Uber : Macron "assume totalement" ses échanges avec l'entreprise lorsqu'il était à Bercy et le "referait demain"

Par latribune.fr  |   |  443  mots
Emmanuel Macron. (Crédits : PEDRO NUNES)
Vivement critiqué après l'article du Monde qui révèle la proximité entre Uber et Emmanuel Macron lorsqu'il était à Bercy et travaillait à la libéralisation des transports, le chef de l'Etat assure qu'il "assume totalement" ces relations avec le géant californien et qu'il le "referait". Dans l'opposition, on crie au scandale d'Etat.

Emmanuel Macron prend la parole suite à l'enquête du Monde sur ses liens passés avec Uber. En déplacement en Isère, le président de la République a affirmé mardi "assume(r) à fond" son action auprès d'Uber lorsqu'il était ministre à Bercy, estimant à l'époque avoir agi "pour créer des milliers d'emplois".

"Moi je suis extrêmement fier (...), il est très difficile de créer des emplois sans entreprises ni entrepreneurs", a développé le chef de l'Etat. "Je le referais demain et après-demain", a-t-il insisté.

Lundi, Le Monde a publié un article évoquant l'existence d'un « deal » secret entre l'entreprise Uber et Emmanuel Macron lorsqu'il était à Bercy. Le quotidien décrit des réunions dans le bureau du ministre, de nombreux échanges physiques ou téléphoniques entre les salariés d'Uber France et Emmanuel Macron et ses collaborateurs, y compris avec le lobbyiste en chef d'Uber à l'époque Mark MacGann.

Macron avait notamment suggéré à l'entreprise de présenter des amendements clés en « main » à des députés afin d'assouplir la réglementation sur les VTC. Le ministre de l'Economie de l'époque misait notamment sur les nombreuses créations d'emplois qui pouvaient résulter d'une nouvelle législation selon lui.

Uber assume également

Uber France a confirmé ces réunions avec Emmanuel Macron qui selon le groupe « relevaient de ses responsabilités en tant que ministre de l'Économie et du Numérique supervisant le secteur des VTC ». L'Elysée avait déjà réagi en rappelant qu'Emmanuel Macron, en tant que ministre de l'Economie, était « naturellement amené à échanger avec de nombreuses entreprises engagées dans la mutation profonde des services advenue au cours des années évoquées, qu'il convenait de faciliter en dénouant certains verrous administratifs ou réglementaires ».

L'opposition a elle crié au scandale. La patronne des députés LFI Mathilde Panot a fustigé sur Twitter un « pillage du pays », Emmanuel Macron ayant agi selon elle comme « conseiller et ministre de François Hollande et lobbyiste pour multinationale états-unienne visant à déréguler durablement le droit du travail ».

Le numéro un du PCF Fabien Roussel a repris des « révélations accablantes sur le rôle actif joué par Emmanuel Macron, alors ministre, pour faciliter le développement d'Uber en France »« contre toutes nos règles, tous nos acquis sociaux et contre les droits des travailleurs ». A droite de l'échiquier politique, Jordan Bardella, président du RN, a aussi jugé que « le parcours d'Emmanuel Macron a une cohérence, un fil rouge: servir des intérêts privés, souvent étrangers, avant les intérêts nationaux ».