Variante du Covid-19 au Royaume-Uni : Macron convoque un Conseil de défense sanitaire exceptionnel

Par latribune.fr avec AFP  |   |  696  mots
(Crédits : CHARLES PLATIAU)
Emmanuel Macron a convoqué dimanche un Conseil de défense sanitaire de dernière minute, alors que l'inquiétude monte en Europe sur la nouvelle variante du coronavirus circulant au Royaume-Uni. Plusieurs pays européens, dont l'Italie, ont déjà annoncé suspendre les vols avec le Royaume-Uni.

L'apparition au Royaume-Uni d'une nouvelle variante du coronavirus met l'Europe sur le qui-vive, à quelques jours des fêtes de fin d'année. Emmanuel Macron a convoqué ce dimanche, à la dernière minute, un Conseil de défense sanitaire exceptionnel.

"Un Conseil de défense sur la situation sanitaire se tiendra en visioconférence, ce dimanche 20 décembre à 17 heures", a indiqué l'Elysée, sans plus de précisions.

Le président dirigera la réunion depuis la résidence officielle de La Lanterne, où il s'est placé à l'isolement depuis son test positif au Covid-19 jeudi. Selon l'entourage d'Emmanuel Macron, dont l'état de santé est qualifié de "stable" dimanche par l'Elysée, il s'agit "de faire un point sur la situation sanitaire et la situation au Royaume-Uni sera certainement abordée".

Généralement, aucune communication ne suit le Conseil de défense, qui s'est imposé ces derniers mois comme le lieu où Emmanuel Macron pilote la crise du Covid-19 avec une quinzaine de responsables clés, dont le Premier ministre Jean Castex et le ministre de la Santé Olivier Véran. Un Conseil des ministres, le dernier de l'année, est prévu lundi. Ce Conseil de défense exceptionnel, à quelques jours des fêtes de fin d'année, intervient alors que l'Europe se mobilise face à la situation sanitaire au Royaume-Uni, dans la dernière ligne droite du Brexit.

Une nouvelle souche du virus, jusqu'à 70% plus contagieuse

Samedi, le gouvernement britannique a annoncé un reconfinement express de Londres et du sud-est de l'Angleterre pour tenter de juguler une envolée des contaminations attribuée à une nouvelle souche du virus qui pourrait être jusqu'à 70% plus contagieuse que la précédente. Elle est "hors de contrôle" au Royaume-Uni, a indiqué dimanche le ministre de la Santé britannique Matt Hancock et les épidémiologistes ne cachent pas leur préoccupation.

Hors du territoire britannique, une poignée de cas ont été rapportés au Danemark (9), ainsi qu'un cas aux Pays-Bas et en Australie selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS).

"A travers l'Europe, où la transmission est élevée et étendue, les pays doivent renforcer leurs procédures de contrôle et de prévention", a souligné l'organisation onusienne.

Au niveau mondial, l'OMS recommande "à tous les pays d'accroître leurs capacités de séquençage du virus Sars-Cov-2 quand c'est possible et de partager les données au niveau international, notamment si les mêmes mutations problématiques sont identifiées", a indiqué dimanche une porte-parole.

Suspension des vols vers le Royaume-Uni

Plusieurs capitales européennes ont aussitôt annoncé la suspension des vols et des trains avec le Royaume-Uni. D'abord les Pays-Bas, puis la Belgique et l'Italie. De leurs côtés, la France et l'Allemagne n'ont pas encore annoncé de telles mesures et cherchent d'abord à se coordonner au niveau européen. Emmanuel Macron et Angela Merkel ont ainsi échangé dimanche avec la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen et le président du Conseil européen Charles Michel sur la réponse à apporter à ce nouveau développement de l'épidémie qui a déclenché une crise planétaire depuis mars.

Paris dit suivre la situation "de très près" et Berlin envisage "sérieusement" une suspension des vols en provenance du Royaume-Uni mais aussi d'Afrique du Sud, pays dont la situation sanitaire a également été évoquée pendant l'entretien entre Emmanuel Macron, Angela Merkel et les dirigeants de l'UE. L'Espagne a demandé à Bruxelles un réponse "coordonnée" de l'UE, une réponse qui pourrait intervenir dans la journée.

En France, l'inquiétude reste élevée à l'approche des fêtes de fin d'année. Santé publique France a indiqué samedi soir que 2.718 personnes étaient soignées dans les services de réanimation, contre 2.764 la veille. Mais le nombre de personnes testées positives reste élevé, avec 17.565 nouveaux cas en 24 heures, contre 15.674 la veille.

La situation est "encore maîtrisée" mais "on n'a pas intérêt à se débrider pendant la période qui vient", a prévenu dimanche le directeur général de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP), Martin Hirsch.