À Helsinki, un tête-à-tête (très) attendu entre Trump et Poutine

Par latribune.fr  |   |  531  mots
En ouverture du sommet d'Helsinki, Donald Trump a tendu la main à Poutine avant que les journalistes ne soient priés de quitter la salle, où les deux dirigeants devaient s'entretenir en la seule présence des interprètes avant un déjeuner de travail avec leurs conseillers. (Crédits : Reuters)
Donald Trump et Vladimir Poutine se retrouvent ce lundi 16 juillet à Helsinki pour un sommet très attendu, le premier depuis l'investiture du président américain il y a 18 mois. À quelques heures de cette rencontre, sur Twitter, Donald Trump a tenu la "stupidité" de son propre pays pour unique responsable de la dégradation des relations américano-russes, dont il a estimé qu'elles n'avaient "jamais été aussi mauvaises".

Le président américain Donald Trump et son homologue russe Vladimir Poutine ouvrent ce lundi 16 juillet à Helsinki, leur premier sommet bilatéral, 18 mois après l'investiture du président américain à la Maison Blanche. À plusieurs reprises, les deux hommes ont affiché leur volonté d'améliorer les relations "très mauvaises" entre les deux blocs, d'emblée plombées par les accusations d'ingérence russe dans la campagne présidentielle américaine de 2016.

À quelques heures de la première poignée de main, Donald Trump a immédiatement donné le ton dans un tweet (surprenant) où il attribue ces mauvaises relations à "des années de stupidité de la part des Etats-Unis" et à la "chasse aux sorcières" menée selon lui par le FBI qui enquête sur l'interférence russe dans la présidentielle américaine.

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Le scandale russe, un "boulet" pour Trump

Le président américain a déjà dressé la liste des sujets qu'il compte aborder avec son homologue russe : contrôle des armes nucléaires, l'Ukraine et l'intervention américaine en Syrie. Ce sont ni plus ni moins les principaux points de contentieux entre les deux hommes, avec les accusations de collusion entre l'entourage de Donald Trump avec la Russie. Ces dernières ont littéralement empoisonné le début du mandat du président américain.

Bien que Moscou, accusée d'interférence dans la campagne électorale de 2016, a toujours nié toute responsabilité dans cette affaire, douze membres de services de renseignement russes ont tout de même été inculpés le 13 juillet par un jury américain pour avoir piraté les systèmes informatiques d'Hillary Clinton, candidate démocrate à la présidentielle de 2016, et du Comité national de son parti.

L'administration Trump a assuré que, lors de la rencontre avec le président Poutine, il lui dirait "clairement qu'il est totalement inacceptable de s'immiscer dans nos élections".

Trump ne nourrit pas de grands espoirs avant Helsinki

Ni Washington, ni Moscou ne disent s'attendre à des avancées majeures lors de ce sommet à Helsinki. Pour autant, l'hypothèse d'un retour des diplomates expulsés dans le cadre de l'affaire Skripal et de la réouverture des consulats russe à Seattle et américain à Saint-Pétersbourg a été évoquée en guise de possibles signes de bonne volonté.

Soucieux de présenter la tenue du sommet comme un succès quelle qu'en soit l'issue, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a fait savoir que le Kremlin le considérerait comme un succès si un accord est trouvé ne serait-ce que pour rouvrir les lignes de communication entre les deux capitales.

Pour l'heure, les alliés et hommes politiques américains sont inquiets de ce que Donald Trump pourrait dire ou des concessions qu'il pourrait faire lors du sommet, après une semaine en Europe durant laquelle il a qualifié l'Union européenne "d'ennemie" des Etats-Unis, critiqué ses alliés de l'Otan et mis en doute l'importance des relations avec Londres.

(avec AFP et Reuters)