Affaire Skripal : Theresa May affirme que la Russie est coupable et expulse 23 diplomates

Par latribune.fr  |   |  575  mots
La Première ministre britannique Theresa May a accusé mercredi la Russie de tentative de meurtre contre l'ancien agent double russe Sergueï Skripal et a annoncé l'expulsion de 23 diplomates russes. (Crédits : TOBY MELVILLE)
La première ministre britannique a accusé mercredi la Russie de tentative de meurtre contre l’ancien agent double russe Sergueï Skripal et a annoncé une série de représailles et demandé la réunion du conseil de sécurité de l'ONU. La livre a chuté à la Bourse.

La Première ministre britannique Theresa May a accusé mercredi la Russie de tentative de meurtre contre l'ancien agent double russe Sergueï Skripal et a annoncé l'expulsion de 23 diplomates russes.

"Il n'y a aucune conclusion possible autre que celle de la culpabilité de l'Etat russe dans la tentative de meurtre de M. Skripal et sa fille (...)", a-t-elle déclaré devant la Chambre des communes.

L'ancien agent double, 66 ans, et sa fille Ioulia, 33 ans, ont été retrouvés inconscients le 4 mars dernier sur un banc de Salisbury, dans le sud de l'Angleterre.

Suspension de toutes les réunions bilatérales de haut niveau...

"Selon la Convention de Vienne, le Royaume-Uni va expulser 23 diplomates russes qui ont été identifiés comme des agents de renseignement sous couverture", a dit la dirigeante britannique, ajoutant qu'ils avaient une semaine pour quitter le pays.

Aucun ministre britannique ni membre de la famille royale ne se rendra en Russie pour la Coupe du monde de football, qui débute le 14 juin, a-t-elle précisé.

Sur les marchés des changes, la livre sterling a effacé ses gains face au dollar à la suite de ces accusations.

Un démenti de la Russie en forme de provocation au Royaume-Uni

Toutes les réunions bilatérales de haut niveau entre le Royaume-Uni et la Russie sont suspendues, a poursuivi Theresa May, déplorant que le président Vladimir Poutine ait choisi d'agir de la sorte.

La Russie dément toute implication dans cette tentative d'empoisonnement à l'aide d'un agent neurotoxique de conception russe, le Novitchok, et a dénoncé un "numéro de cirque" de la part du gouvernement britannique.

Possibles représailles russes

Réagissant aux annonces faites par Theresa May, l'ambassade de Russie à Londres y a vu un acte "hostile, inacceptable et injustifié".

A Moscou, l'agence de presse RIA citant un parlementaire de haut rang, dit qu'il n'est pas exclu que la Russie expulse à son tour plus de 23 diplomates britanniques

La Russie, a rappelé Theresa May, se doit d'expliquer à la communauté internationale comment une substance aussi dangereuse que le Novitchok a pu se retrouver être utilisée à Salisbury.

Mais sa réponse pour l'heure "démontre un mépris total pour la gravité de ces événements", a-t-elle dit.

"Ils ont traité l'utilisation d'un agent neurotoxique militaire en Europe avec sarcasme, mépris et défiance."

La Première ministre britannique a précisé s'être entretenue au téléphone au cours des dernières 24 heures avec ses principaux alliés, notamment les présidents Donald Trump et Emmanuel Macron et la chancelière Angela Merkel, pour coordonner la riposte internationale dans cette affaire.

Réunion du conseil de sécurité de l'ONU

A la demande de la Grande-Bretagne, le Conseil de sécurité de l'Onu se réunira dans la journée.

La Russie avait dit qu'elle ne répondrait pas à un ultimatum lancé par Theresa May, qui a expiré mardi à minuit, tant qu'elle n'aurait pas reçu des échantillons de l'agent innervant utilisé, mettant de fait la Grande-Bretagne au défi de dire quelles sanctions elle était susceptible de prendre contre Moscou.

Au nombre des représailles citées par Theresa May, figure le renforcement des contrôles, "sur les vols privés, aux douanes et dans le transport de marchandises", des activités de ressortissants russes pouvant représenter une menace.

"Nous n'avons pas besoin de ces gens ou de leur argent dans notre pays", a-t-elle assuré.

(Avec Reuters)