Attaque contre Israël : les Etats-Unis menacent de renforcer les sanctions qui pèsent sur l'Iran

Par latribune.fr  |   |  752  mots
La secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, devait s'exprimer, ce mardi, lors d'un discours. (Crédits : AMIT DAVE)
Suite à l'attaque sans précédent lancée par l'Iran dans la nuit de samedi à dimanche contre Israël, les Etats-Unis ont affirmé qu'ils « n'hésiteront pas », avec leurs alliés, à renforcer les sanctions contre Téhéran. De même, l'Allemagne a plaidé pour de nouvelles sanctions de l'Union européenne sur les drones iraniens. De son côté, Israël a lancé une « offensive diplomatique » contre l'Iran.

La tension continue de monter entre l'Iran et Israël... et le reste du monde. Alors que le président iranien Ebrahim Raïssi a prévenu, plus tôt dans la journée, que « la moindre action » d'Israël contre « les intérêts de l'Iran » provoquerait « une réponse sévère », les Etats-Unis ont, eux aussi, haussé le ton ce mardi.

Washington « n'hésitera pas », avec ses alliés, à renforcer les sanctions contre Téhéran suite à l'attaque sans précédent lancée par l'Iran dans la nuit de samedi à dimanche contre Israël, a ainsi prévenu la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, dans un discours dont des extraits ont été publiés en amont.

« Le Trésor n'hésitera pas à travailler avec nos alliés pour utiliser notre pouvoir de sanctions afin de continuer à perturber les activités malveillantes et déstabilisatrices du régime iranien », devrait donc avertir la ministre de l'Economie et des Finances de Joe Biden, en préambule à une conférence de presse organisée au premier jour des réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale.

L'Allemagne veut de nouvelles sanctions européennes

De même, l'Allemagne a plaidé pour de nouvelles sanctions de l'Union européenne sur les drones iraniens. « A la fin de l'automne, j'ai plaidé avec la France et d'autres partenaires au sein de l'UE pour que ce régime de sanctions sur les drones soit étendu » à de nouveaux types de matériel utilisés par Téhéran et ses alliés, a déclaré la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock lors d'une conférence de presse à Berlin avec son homologue jordanien. « J'espère que nous franchirons maintenant enfin ensemble cette étape en tant qu'UE », a-t-elle ajouté.

Pour rappel, l'UE a adopté, l'été dernier, des mesures restrictives en raison du soutien militaire de l'Iran à la guerre par la Russie contre l'Ukraine, imposant notamment une interdiction de l'exportation de l'UE vers l'Iran de composants utilisés dans la construction de drones.

Lire aussiTensions Iran-Israël : un blocage du détroit d'Ormuz ferait « changer le conflit de dimension »

Une « offensive diplomatique » venue d'Israël

Ce mardi, la ministre allemande a également évoqué un durcissement des sanctions visant les Gardiens de la révolution, en lien aussi avec les « atrocités commises par le régime iranien à l'encontre de sa jeunesse, en particulier des femmes ».

Une organisation paramilitaire de la République islamique également visée par Israël qui a lancé, ce même jour par la voix de son ministère des Affaires étrangères, « parallèlement à la réponse militaire aux tirs de missiles et de drones, une offensive diplomatique contre l'Iran ». Ce proche du Premier ministre Benjamin Netanyahou, considéré comme un des faucons de son gouvernement ultra-conservateur, souhaite aussi imposer des sanctions contre Téhéran, et faire reconnaître le corps des Gardiens de la Révolution islamique comme organisation terroriste, « afin de freiner et d'affaiblir l'Iran ».

Lire aussiLe gouvernement israélien lance « une offensive diplomatique » contre l'Iran dans l'attente d'une possible « riposte »

À cet effet, Israël Katz a dit avoir envoyé une lettre « à 32 pays » et s'être entretenu avec « des dizaines de ministres des Affaires étrangères et de personnalités du monde entier », sans toutefois préciser les Etats concernés. Pour rappel, les Gardiens de la Révolution islamique sont déjà listés comme organisation terroriste par les Etats-Unis et font l'objet de sanctions de la part de l'Union européenne.

Menaces iraniennes en cas de « riposte » israélienne

Téhéran n'est pas resté sans réponse. Peu avant le président iranien, qui a menacé Israël d'une « réponse sévère », le vice-ministre des Affaires étrangères, Ali Bagheri, a averti les autorités israéliennes que, en cas de réplique, « elles devront s'attendre à un coup plus fort, plus rapide et plus immédiat » de la part de l'Iran. « Elles n'auront pas un délai de 12 jours », a-t-il indiqué lundi soir sur la télévision d'Etat iranienne, faisant ainsi référence à la durée ayant séparé la frappe de Damas et l'attaque contre Israël.

« En fait, la réponse qu'ils recevront ne se mesurera pas en jours ou en heures, mais en secondes », a exprimé le haut diplomate. Israël « ne devrait pas répéter cette erreur stratégique par une autre erreur », a insisté Ali Bagheri.

(Avec AFP)