Fusillade de Munich : ce que l'on sait

Par latribune.fr  |   |  775  mots
Vendredi, une fusillade a éclaté autour de 18H dans un centre commercial de Munich. Selon la police, le bilan s'élève à 9 morts et 16 blessés. Selon les enquêteurs le tueur, qui s'est suicidé, n'avait aucun lien avec l'Etat islamique. Il préméditait son geste depuis 'il avait visité, voici un an, l'endroit où une fusillade avait fait 15 morts en 2009 dans un collège du sud-ouest de l'Allemagne.

Article modifié dimanche 24 juillet à 14h47

Neuf personnes ont été tuées et 16 personnes ont été blessées vendredi soir dans une fusillade dans un centre commercial de Munich (sud de l'Allemagne), selon un bilan encore provisoire. L'auteur de cette tuerie est un Germano-Iranien âgé de 18 ans s'est ensuite suicidé.

Selon la police allemande, il n'existe aucun lien entre le meurtrier et l'Etat islamique. Le jeune homme, qui était suivi médicalement pour des troubles psychiatriques, a agi seul et prévoyait de commettre un carnage depuis qu'il avait visité, voici un an, l'endroit où une fusillade avait fait 15 morts en 2009 dans un collège du sud-ouest de l'Allemagne, a déclaré dimanche un responsable bavarois.

Les éléments retrouvés au domicile de l'agresseur montrent qu'il jouait souvent à des jeux vidéos violents et avait acheté son arme, un pistolet Glock 17, sur le "dark net", une partie d'internet accessible seulement avec des logiciels particuliers, a déclaré Robert Heimberger, président du Bureau d'enquête criminelle du Land de Bavière.

L'agresseur n'était pas connu des services de police. Selon les premiers résultats de l'enquête, il aurait voulu établir un lien avec le massacre il y a tout juste cinq ans d'Anders Behring Breivik, le tueur d' l'île d'Utoya, en Norvège.

Un piège tendu

Il aurait prémédité son coup en attirant la plupart de ses victimes dans un piège. Il les aurait incité via Facebook à venir dans un restaurant McDonald's de la ville pour y bénéficier de réductions.Il aurait aussi été victime dans le passé de "harcèlement" de la part d'autres "jeunes de son âge", a indiqué le ministre de l'Intérieur Thomas de Maizière. De son côté, le parquet du Land de Bavière a précisé dimanche que les victimes de la fusillade n'étaient pas des camarades de classe du tireur

"Nous partons du principe qu'il s'agit dans cette affaire d'un acte classique d'un forcené" pris d'une crise de folie meurtrière ayant agi "sans motivation politique", a déclaré samedi à la presse le procureur de Munich, Thomas Steinkraus-Koch.

"Il n'y a absolument aucun lien avec (le groupe) Etat islamique", a renchéri le chef de la police locale, Hubertus Andrä.

"Il n'y a pas d'autres raisons. Nous avons trouvé des éléments montrant qu'il se préoccupait des questions liées aux forcenés, notamment des livres et des articles de journaux, a précisé le chef de la police de Munich, Hubertus Andrä.

Que s'est-il passé?

La fusillade a éclaté peu avant 18H00 dans un restaurant McDonald's avant de se poursuivre dans une rue adjacente. Des témoins évoquent trois assaillants qui sont ensuite entrés dans le centre commercial situé près du stade olympique, dans le nord de la ville, selon une porte-parole de la police.

Une vidéo, postée sur les réseaux sociaux, montre des gens en train de fuir le restaurant et un homme habillé en noir tirant à plusieurs reprises sur eux.

La gare centrale a été évacuée et les transports en commun (métro, bus, tramway) ont été totalement suspendus.

Le centre commercial, qui a ouvert dans les années 1970 et est le plus grand de Bavière, était entouré par les forces de l'ordre, alors que des hélicoptères survolaient la ville. Il est situé non loin du lieu où un commando palestinien avait pris en otage des athlètes israéliens pendant les Jeux olympiques de 1972, en tuant onze d'entre eux.

Le motif de la fusillade n'est pas connu mais elle intervient alors que l'Europe est en état d'alerte après plusieurs attaques jihadistes en France et en Belgique.

Le précédent de l'attaque du train

Cette fusillade survient quelques jours seulement après l'attaque commise à Wurzbourg, non loin de Munich, par un jeune demandeur d'asile qui a attaqué à la hache des passagers dans un train. Cinq personnes ont été blessées, dont deux grièvement.

Le groupe Etat islamique (EI) a revendiqué l'attaque, la première que l'organisation jihadiste reconnait en Allemagne.

Le ministre de l'Intérieur Thomas de Maizière a indiqué que ce jeune de 17 ans était un "loup solitaire" manifestement "inspiré" par le groupe Etat islamique, sans toutefois faire partie d'un groupe islamiste.

Il était arrivé en tant que mineur non accompagné en Allemagne en juin 2015, année où le pays a accueilli plus d'un million de demandeurs d'asile, majoritairement entrés en Allemagne via la Bavière. Le jeune homme vivait depuis peu dans une famille d'accueil, non loin des lieux de l'attaque.

(avec AFP et Reuters)