Turquie : ce que l'on sait du triple attentat suicide à l'aéroport d'Istanbul

Par latribune.fr  |   |  661  mots
En 2015, l'aéroport stambouliote a vu passer plus de 61 millions de passagers. Il est devenu le troisième plus fréquenté d'Europe grâce à un bond de 8,4% de son trafic l'an dernier avec 61,32 millions de passagers.
Selon le bureau du gouverneur d'Istanbul, 41 personnes ont été tuées, dont 13 étrangers, et 239 blessées dans une attaque survenue dans un terminal de l'aéroport international Atatürk d'Istanbul. Il y aurait également deux blessés légers français. Les premières pistes de l'enquête pointent vers Daech mais l'attentat n'a pas encore été revendiqué.

Article publié le 28 juin à 22h48, réactualisé le 29 juin à 15h30.

Quasiment trois mois après l'attentat à l'aéroport de Bruxelles Zaventem, un triple attentat suicide a frappé ce mardi soir l'aéroport international Atatürk d'Istanbul, l'un des plus fréquentés (le troisième en Europe avec plus de 61 millions de passagers) et des plus sécurisés de la planète.

Mercredi midi, le bureau du gouverneur d'Istanbul avançait un bilan de 41 morts et 239 blessés, parmi lesquels "deux blessés légers" français d'après François Hollande. Le Premier ministre Binali Yildirim, a indiqué à la presse que "les indices pointent Daech" (acronyme arabe de l'organisation terroriste État islamique (EI)).

Un responsable turc cité par Reuters a affirmé que "l'immense majorité" des victimes seraient de nationalité turque. A la mi-journée mercredi, les autorités ont fait savoir que d'autres nationalités figurent parmi les victimes : Arabie saoudite (5), Iraq (2), Tunisie (1), Ouzbékistan (1), Chine (1), Iran (1), Ukraine (1) et Jordanie (1).

Les kamikazes sont arrivés en taxi

L'attaque, qui n'a pas été revendiquée à ce stade, a débuté vers 21h50 (18h50 GMT). Les trois kamikazes sont arrivés en taxi à l'aéroport. "Les premiers indices montrent que chacun des trois kamikazes s'est fait exploser après avoir ouvert le feu", a précisé le Premier ministre turc.

Les policiers en faction à l'entrée de l'aéroport ont tiré sur les assaillants juste avant qu'ils atteignent les contrôles de sécurité du terminal des arrivées et ceux-ci ont riposté et actionné leurs charges explosives, a dit un des responsables.

L'un des témoins a déclaré à Reuters qu'un homme avait ouvert le feu au hasard à l'intérieur du terminal avant que les premières explosions ne retentissent. Il a parlé de deux explosions, puis d'une nouvelle fusillade suivie d'une troisième explosion. Un autre témoin de l'attaque a déclaré à la télévision NBC qu'il avait vu un policier ceinturer un des kamikazes et le plaquer au sol avant que celui-ci ne fasse exploser sa bombe.

D'après des témoins cités par CNN Türk, des blessés ont été transportés à bord de taxis vers les hôpitaux de la ville. De nombreux policiers ont établi un périmètre de sécurité sur les lieux, selon les images.

Vols suspendus ou déroutés

Après que les autorités turques ont ordonné la suspension des vols au départ d'Istanbul tandis que des vols à l'arrivée ont été déroutés vers d'autres aéroports, les vols internationaux ont repris à partir de 03h00 locales.

Dans la soirée, le consulat général de France à Istanbul a ouvert une cellule de crise, dont voici le numéro de téléphone : +90 212 334 87 50.

François Hollande, qui se trouvait à Bruxelles au moment de l'attaque, a dit craindre que "ces actes terroristes n'aient comme conséquence que de rendre plus difficile la situation en Turquie".

L'attentat a été condamné "dans les termes les plus forts" par la Maison blanche tandis qu'en France Manuel Valls s'est dit "horrifié par l'attentat barbare à l'aéroport d'Istanbul" sur son compte Twitter.

Vague d'attentats

La Turquie a été frappée depuis 2015 par une série d'attentats meurtriers (Ankara en octobre et en mars, Istanbul en janvier), des attaques attribuées au PKK et au groupe Etat islamique (EI).

En décembre, un autre aéroport d'Istanbul, Sabiha Gokcen, avait été touché  par un attentat qui avait fait un mort, un employé.

(avec Reuters)