Au Brésil, l'exécutif reste dans la tourmente

Par latribune.fr  |   |  381  mots
Dilma Rousseff, la présidente brésilienne est mêlée au gigantesque scandale de corruption Petrobras
L'ex-président brésilien Lula a été suspendu du gouvernement par un juge de la plus haute instance judiciaire du Brésil

L'ex-président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, tête d'affiche vendredi de manifestations de la gauche contre le "coup d'Etat" visant la présidente Dilma Rousseff, a été suspendu du gouvernement par un juge de la plus haute instance judiciaire du Brésil. Il avait été investi jeudi chef de la Maison civile, l'équivalent brésilien du poste de Premier ministre.

Au parlement, une commission de députés chargée de rendre un premier avis en faveur ou non de la destitution de la présidente de gauche a entamé ses travaux à marche forcée, avec l'objectif de les boucler en un mois.

Beaucoup de personnalités politiques mêlées au scandale

Dilma Rousseff est personnellement accusée d'avoir illicitement financé sa campagne présidentielle de 2010 grâce aux deniers publics détournés de Petrobras, où elle a d'ailleurs un temps siégé en tant que membre du Conseil d'administration. Ce n'est pas la seule responsable politique à être mêlée à ce scandale. Le président de la Chambre des députés, le centriste Eduardo Cunha, du PMDB, le Parti du mouvement démocratique brésilien est accusé d'avoir perçu cinq des 45 millions de dollars de commissions. Au total, vingt-deux députés et treize sénateurs font l'objet de nombreux soupçons, émis en particulier par la police fédérale chargée d'enquêter sur leur rôle respectif dans les montages financiers.

Une gigantesque affaire de corruption

Révélée en mars 2014, cette affaire touche à la fois l'entreprise pétrolière contrôlée par l'Etat, Petrobras, et les géants brésiliens du BTP (bâtiment et travaux publics) quitravaillent ensemble sur des grands chantiers d'infrastructure, notamment ceux liés aux nouvelles réserves en eaux profondes découvertes au large du Brésil méridional.

Selon les premiers résultats de l'enquête, les entreprises du BTP auraient formé un cartel pour se partager ces marchés et pour les surfacturer. En échange, des pots-de-vin auraient été versés aux partis de la coalition gouvernementale de centre gauche, au pouvoir depuis la prise de fonction du président Luiz Inacio Lula da Silva , au pouvoir entre 2003 et 2010. Ces détournements auraient financé des campagnes électorales.

(Avec AFP)