Brésil : "Je ne démissionnerai jamais" (Dilma Roussef)

Par latribune.fr  |   |  480  mots
L'avocat général du Brésil, José Eduardo Cardozo, doit plaider lundi en sa faveur devant la commission parlementaire chargée de statuer sur son éventuelle destitution.
La présidente du Brésil est soupçonnée d'avoir manipulé les comptes publics pour être réélue en 2014. La dirigeante de gauche faut l'objet d'une procédure de destitution lancée par l'opposition et a été lâchée par son principal allié, le Parti du mouvement démocratique brésilien (PMDB), passé à l'opposition.

La présidente du Brésil Dilma Rousseff a réaffirmé dimanche son intention de rester au pouvoir, à la veille d'une semaine décisive pour son avenir à la tête du plus grand pays d'Amérique latine. "Je ne démissionnerai jamais", a-t-elle écrit sur sa page Facebook en réponse à un éditorial publié dimanche par l'influent quotidien Folha de Sao Paulo lui demandant d'abandonner sa charge.

 
JAMAIS RENUNCIAREI

Setores da sociedade favoráveis à saída de Dilma, antes apoiadores do impeachment, agora pedem sua renúncia. Evitam, assim, o constrangimento de respaldar uma ação "indevida, ilegal e criminosa". Ao editorial da Folha de S.Paulo publicado neste domingo (3), fica a resposta da presidenta: "jamais renunciarei". Confira no vídeo!

Posté par Dilma Rousseff sur dimanche 3 avril 2016

Accusée d'avoir manipulé les comptes publics

La dirigeante de gauche est soupçonnée d'avoir manipulé les comptes publics pour être réélue en 2014. Selon l'opposition, Dilma Rousseff aurait fait supporter par des banques publiques des dépenses supplémentaires non-inscrites au budget, en 2014 et 2015. Elle aurait ainsi sciemment maquillé les comptes publics pour dissimuler l'ampleur des déficits et favoriser sa réélection en 2014, se rendant coupable d'un "crime de responsabilité" prévu par la Constitution.

La présidente répond que tous ses prédécesseurs ont eu recours à cette pratique et dénonce une procédure "sans fondement légal", masquant une "tentative de coup d'Etat" institutionnel.

L'avocat général du Brésil, José Eduardo Cardozo, doit plaider lundi en sa faveur devant la commission parlementaire chargée de statuer sur son éventuelle destitution. La commission doit se prononcer vers le 11 avril. Et Dilma Rousseff s'efforce d'obtenir les soutiens parlementaires nécessaires pour éviter sa destitution.

Abandonnée par son principal allié

Mais son camp a été nettement fragilisé par l'annonce la semaine dernière du départ de la coalition gouvernementale de son principal allié, le Parti du mouvement démocratique brésilien (PMDB), passé à l'opposition. Cet abandon pourrait s'avérer fatal à la chef d'État qui se débat, de plus en plus esseulée, au milieu d'une tempête politique historique envenimée par le gigantesque scandale de corruption Petrobras.

Première force parlementaire avec 69 députés sur 513 et 18 sénateurs sur 81, le PMDB était le principal allié de la coalition au pouvoir, dirigée par le Parti des travailleurs (PT, gauche) et faisait partie depuis 2004 du gouvernement.

Mi-avril, l'opposition devra obtenir les voix de 342 députés sur 513 -deux tiers- pour que la procédure se poursuive ensuite au Sénat, faute de quoi elle serait automatiquement enterrée. Le Parti des travailleurs (PT) au pouvoir depuis 13 ans et sa mouvance sociale ont convoqué ces derniers jours des manifestations de soutien à Dilma Rousseff, espérant une démonstration de force pour faire pression sur les députés hésitants.

(avec AFP)