Covid-19 : Biden renforce sa politique de lutte et oblige une majorité de salariés à se faire vacciner

Par latribune.fr  |   |  688  mots
Cette nouvelle mesure radicale concerne des dizaines de millions de salariés américains. (Crédits : Brendan McDermid)
Alors que la vaccination ralentit aux États-Unis, mettant en danger la reprise, le président américain serre la vis. La majorité des salariés américains sont tenus d'être vaccinés d'ici le 4 janvier, sans quoi ils devront se soumettre à des tests très réguliers.

Les États-Unis passent la vitesse supérieure pour lutter contre l'épidémie de Covid-19. D'ici le 4 janvier, les employés des entreprises de plus de 100 personnes, les travailleurs du monde médical et les salariés des sous-traitants d'agences fédérales devront être vaccinés, a annoncé jeudi l'administration du président Joe Biden. S'ils refusent, ils devront se soumettre à des tests très réguliers.

Cette nouvelle mesure radicale concerne donc des dizaines de millions de salariés américains. "Il y a la même échéance cohérente pour ces trois catégories du 4 janvier 2022", date à laquelle les employés devront soit avoir reçu leur dernière dose de vaccin, soit commencer à se soumettre à au moins un test par semaine, a indiqué jeudi un haut-responsable américain.

L'immense campagne de vaccination américaine menée tambour battant s'est en effet essoufflée et a fait augmenter de nouveau les taux de contamination et endiguant en partie la reprise économique. Début novembre, seulement 56,95% de la population américaine était entièrement vaccinée, contre 65,36% en moyenne au sein de l'Union européenne, alors que les États-Unis avaient jusqu'à fin juillet une longueur d'avance, selon les données Covidtracker.

Deux tiers des travailleurs américains concernés

En septembre déjà, le président Biden avait dévoilé cette mesure, censée toucher plus des deux-tiers de la main-d'œuvre du pays, lors d'un discours à la Maison Blanche. Un moyen selon lui de "tourner la page" du Covid-19 qui a déjà fait 750.000 morts aux États-Unis. En fonction depuis presque un an jour pour jour, Joe Biden, qui a fait de la lutte contre l'épidémie un des marqueurs de sa présidence, reste ainsi sur sa ligne.

Face à cela, plusieurs entreprises, dont le géant de la viande Tyson Foods ou la compagnie aérienne United Airlines, avaient préparé le terrain en imposant dès la fin septembre ces obligations à leurs employés. Dernier en date, le constructeur automobile Ford a exigé de ses 32.000 employés qu'ils soient vaccinés d'ici le 8 décembre sauf en cas d'exemption religieuse ou médicale, selon plusieurs médias américains.

Au contraire, d'autres dénoncent une "dictature". Au pays des libertés individuelles, la mesure provoque en effet un tollé dans l'opposition républicaine. Et convaincre les adultes réticents de recevoir le vaccin n'est pas une mince affaire, d'autant que plusieurs États américains, dont le Texas, ont d'ores et déjà interdit les obligations vaccinales sur leur sol. Dans un sondage publié le mois dernier par la Society for Human Resource Management, 90% des employeurs interrogés estimaient qu'il était difficile de mettre en œuvre cette obligation vaccinale.

Vaccination des enfants

D'autre part, les injections de vaccin contre le Covid-19 aux enfants de 5 à 11 ans ont commencé mardi soir aux États-Unis, 28 millions de bambins sont ainsi éligibles dans le pays. Les Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC) ont officiellement recommandé mardi les injections du vaccin de Pfizer pour cette tranche d'âge, après l'autorisation en fin de semaine dernière par l'Agence américaine des médicaments (FDA).

Chez les 5 à 11 ans, plus de 1,9 million de cas de Covid-19 ont été enregistrés aux États-Unis, dont plus de 8.300 hospitalisations, plus de 2.300 cas de MIS-C (syndrome inflammatoire multisystémique pédiatrique), et une centaine de décès.

Selon les essais cliniques menés par Pfizer sur des milliers d'enfants, le vaccin a démontré une efficacité de 90,7% contre les formes symptomatiques de la maladie.

De plus, outre les vaccins, un comprimé pourrait aussi aider à lutter contre le Covid-19. Il s'agit du molnupiravir, la pilule anti-Covid de Merck. Les autorités sanitaires américaines comme européennes ont annoncé le 25 octobre qu'elles entamaient une procédure accélérée pour autoriser ou non ce nouveau traitement. Ce médicament permettrait de diviser par deux les risques d'hospitalisation et de décès liés au Covid-19, selon les résultats de ses essais cliniques.

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