Embellie économique inédite depuis 11 ans au Japon

Par latribune.fr  |   |  397  mots
Ces statistiques apportent un répit bienvenu au Premier ministre conservateur Shinzo Abe, dont la popularité est au plus bas. Pour tenter de restaurer la confiance, il a remanié début août son gouvernement et promis de remettre au premier plan les "abenomics", sa stratégie de relance mêlant largesses budgétaires, souplesse monétaire et réformes structurelles.
Le Japon a enregistré un sixième trimestre de croissance d'affilée. Du jamais-vu depuis 2005-2006.

Si le Japon peine toujours à vaincre la déflation, il connaît néanmoins une embellie économique. Le pays a affiché une croissance de son produit intérieur brut (PIB) de 1% d'avril à juin par rapport aux trois mois précédents, soit le sixième trimestre positif d'affilée, selon les données préliminaires publiées lundi par le gouvernement.

Cette hausse, tirée par la demande intérieure, dépasse les attentes des économistes interrogés par l'agence Bloomberg (+0,6%). Les chiffres du premier trimestre (janvier-mars) ont par ailleurs été légèrement revus à la hausse (+0,4%, au lieu de +0,3%).

Il s'agit de la plus longue période d'expansion pour la troisième puissance économique mondiale depuis celle connue entre début 2005 et mi-2006. En rythme annualisé, c'est-à-dire si une telle croissance se poursuivait sur l'ensemble de l'année, la progression ressort à 4% au deuxième trimestre.

Une croissance portée par la demande intérieure

Si l'embellie des mois précédents avait été portée par le commerce extérieur sur fond d'amélioration de la conjoncture économique internationale, il a cette fois-ci apporté une contribution négative au PIB, avec des exportations en baisse de 0,5% sur un trimestre.

Mais la demande intérieure a pris le relais. La consommation des ménages (quelque 60% du PIB), qui retrouve des couleurs après plus d'un an dans le rouge, a ainsi progressé de 0,9%, tandis que les investissements non résidentiels des entreprises ont augmenté de 2,4%.

Les dépenses publiques ont également joué un rôle non négligeable (+5,1%), à l'approche des jeux Olympiques de Tokyo-2020.

La popularité de Shinzo Abe est au plus bas

Ces statistiques apportent un répit bienvenu au Premier ministre conservateur Shinzo Abe, dont la popularité est au plus bas. Pour tenter de restaurer la confiance, il a remanié début août son gouvernement et promis de remettre au premier plan les "abenomics", sa stratégie de relance mêlant largesses budgétaires, souplesse monétaire et réformes structurelles.

Mise en œuvre depuis son retour au pouvoir fin 2012, cette politique a échoué jusqu'ici à vaincre la déflation et à instaurer une croissance vigoureuse. L'embellie récente est essentiellement liée à "des conditions extérieures favorables", relevait récemment le Fonds monétaire international (FMI), appelant le gouvernement à saisir "l'occasion pour faire avancer un ensemble de réformes complet et coordonné".

(Avec AFP)