Erdogan perd le contrôle d'Ankara et d'Istanbul

Par Reuters  |   |  386  mots
Dimanche 31 mars 2019, les supporters du Parti républicain du peuple (CHP), social-démocrate laïc, opposé à l'AKP (Parti de la justice et du développement) islamo-conservateur d'Erdogan, manifestent leur joie à l'annonce des résultats de l'élection dans la ville d'Ankara, la plus grande de Turquie. (Crédits : Reuters)
Ankara est la plus grande ville du pays et le scrutin de dimanche était le premier depuis qu'Erdogan a été investi de pouvoirs étendus en juillet dernier. Selon Kemal Kilicdaroglu, chef du CHP, parti d'opposition à l'AKP d'Erdogan, sa formation l'aurait emporté à Ankara et Istanbul, ainsi qu'à Izmir, la troisième ville du pays. Mais l'AKP contesterait les résultats dans certains quartiers de la capitale.

Le Parti de la justice et du développement (AKP) de Recep Tayyip Erdogan a perdu le contrôle d'Ankara lors des élections municipales de dimanche, alors que le président a semblé reconnaître sa défaite à Istanbul, la plus grande ville du pays.

Selon les chaînes de télévision turques, le principal candidat du Parti populaire républicain (CHP, opposition), Mansur Yavas, l'a emporté à Ankara. A Istanbul, le décompte des voix était si serré que les deux partis ont revendiqué la victoire.

Des contestations de l'AKP dans certains quartiers

"Le peuple a voté en faveur de la démocratie, ils ont choisi la démocratie", a déclaré le chef du CHP, Kemal Kilicdaroglu, ajoutant que sa formation l'avait emporté à Ankara et Istanbul, ainsi qu'à Izmir, la troisième ville du pays.

L'agence officielle Anadolu a rapporté que l'AKP contesterait les résultats dans certains districts de la capitale.

A Istanbul, l'AKP a indiqué que son candidat, l'ancien Premier ministre Binali Yildirim, était arrivé en tête, devançant de 4.000 voix son adversaire du CHP, Ekrem Imamoglu - avec plus de 4 millions de voix chacun. Ce dernier a quant à lui revendiqué la victoire avec une avance de 28.000 votes.

Dans un discours devant des sympathisants à Ankara, Erdogan a semblé concéder la défaite de l'AKP à Istanbul, malgré le fait que sa formation gardait le contrôle de certains districts de la ville.

"Même si notre peuple a renoncé à la mairie, il a confié les districts à l'AKP", a-t-il déclaré, ajoutant que son parti ferait appel des résultats si besoin.

A Istanbul, la fin d'un règne d'un quart de siècle de l'AKP?

Une défaite marquerait la fin du règne de l'AKP et de ses devanciers à Istanbul, qu'ils dirigent depuis près d'un quart de siècle.

Un revers d'Erdogan à Istanbul serait d'autant plus symbolique puisque c'est dans cette ville qu'il a lancé sa carrière politique en tant que maire dans les années 1990.

Quelque 57 millions d'électeurs étaient appelés à se prononcer à l'occasion de ce scrutin incertain, puisque les sondages donnaient l'AKP à la seconde place des intentions de vote dans plusieurs grandes villes dont Istanbul et Ankara.

Le scrutin de dimanche était le premier depuis qu'Erdogan a été investi de pouvoirs étendus en juillet dernier.