Liban : les dommages de la catastrophe estimés à plus de 3 milliards de dollars

Par AFP  |   |  1060  mots
Le bilan humain s'établit à plus de 100 morts et plus de 4.000 blessés. (Crédits : DALATI NOHRA)
"J'ai fait un tour dans Beyrouth, les dommages peuvent s'élever à entre trois et cinq milliards de dollars", a indiqué à l'AFP le gouverneur de la capitale Marwan Abboud, tandis que la communauté internationale s'organise pour apporter son soutien à un pays déjà meurtri par une crise économique sans précédent.

De nombreux pays se préparent ce mercredi à envoyer de l'aide au Liban, où deux gigantesques explosions ont fait plus de 100 morts et plus de 4.000 blessés mardi à Beyrouth.

Selon le gouverneur de Beyrouth, Marwan Abboud, les dommages liés aux explosions sont estimés à plus de 3 milliards de dollars et jusqu'à 300.000 personnes se retrouvent, de fait, sans domicile.

"J'ai fait un tour dans Beyrouth, les dommages peuvent s'élever à entre trois et cinq milliards de dollars", a indiqué à l'AFP le gouverneur, précisant toutefois qu'il attendait une évaluation des experts et des ingénieurs. "Près de la moitié de Beyrouth est détruite ou endommagée", a-t-il estimé, avec 250.000 à 300.000 personnes se retrouvant sans domicile.

Le Premier ministre libanais Hassan Diab a lancé mardi un "appel urgent à tous les pays amis et aux pays frères".

Le président français Emmanuel Macron a annoncé dans la foulée sur Twitter l'envoi d'un détachement de la sécurité civile et de "plusieurs tonnes de matériel sanitaire".

Proche du Liban, la France, ancienne puissance mandataire, va acheminer l'aide dès ce mercredi par deux avions militaires, selon l'Élysée.

Des pays du Golfe, dont certains ont des relations diplomatiques et économiques étroites avec le Liban, ont rapidement offert leur aide.

Le Koweït a annoncé ce mercredi l'arrivée d'un avion contenant de "l'aide médicale".

L'émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, a appelé le président libanais Michel Aoun pour lui présenter ses condoléances, selon l'agence de presse officielle QNA, qui a ajouté que des hôpitaux de campagne seraient envoyés au Liban.

Pyramides et tour illuminées

Le prince héritier d'Abou Dhabi, Mohammed Ben Zayed, a tweeté la "solidarité" des Émirats arabes unis avec le Liban et la célèbre tour Burj Khalifa de Dubaï, la plus haute du monde, s'est illuminée aux couleurs du drapeau libanais.

L'Arabie Saoudite a déclaré qu'elle suivait la situation avec "grande inquiétude", offrant ses condoléances aux victimes.

L'Iran, grand rival de Ryad et très influent au Liban, a offert une "aide médicale" par la voix de son président Hassan Rohani, selon un communiqué.

Israël a appelé mardi à "dépasser le conflit" en proposant "une aide humanitaire et médicale" au Liban, son voisin avec lequel il est techniquement en état de guerre.

Le roi de Jordanie Abdallah II a ordonné ce mercredi la préparation d'un hôpital militaire de campagne à envoyer au Liban.

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a exprimé sa "sympathie" aux Libanais et les célèbres pyramides de Guizeh se sont illuminées aux couleurs du drapeau libanais.

L'ONU a exprimé ses "plus sincères condoléances" et proposé son "soutien actif", souhaitant un "prompt rétablissement aux blessés", parmi lesquels figurent des membres du personnel des Nations unies.

Mardi soir, le président américain Donald Trump a transmis la "sympathie" des États-Unis au Liban et répété que son pays se "tenait prêt" à apporter son aide.

Le pape François a appelé ce mercredi à "prier pour les victimes, pour leurs familles et pour le Liban" et à l'envoi d'"aide de la communauté internationale [pour] surmonter la crise".

"Chagrin"

En Europe, la chancelière allemande Angela Merkel a promis d'offrir "un soutien au Liban". Des membres du personnel de l'ambassade d'Allemagne ont été blessés dans les explosions selon le ministère allemand des Affaires étrangères.

Les Pays-Bas ont annoncé à la radio publique que 67 travailleurs humanitaires néerlandais partiraient pour Beyrouth ce mercredi soir, dont des médecins, policiers et pompiers.

Le Royaume-Uni s'est dit prêt à "apporter son soutien de toutes les manières possibles, y compris aux ressortissants britanniques touchés", a tweeté le Premier ministre Boris Johnson.

Le Premier ministre italien Giuseppe Conte a assuré sur Facebook que son pays "fera tout ce qu'il peut pour aider".

Le Canada a fait de même. "On est prêts à vous aider", a réagi le Premier ministre Justin Trudeau, sur Facebook et Twitter.

Moscou partage "le chagrin du peuple libanais", a écrit le président russe, Vladimir Poutine, dans un télégramme de condoléances à son homologue libanais, Michel Aoun.

Le président Aoun a aussi reçu un appel du président irakien, Barham Saleh, qui a assuré le Liban de la solidarité de son pays et offert de l'aider, ainsi qu'une lettre de condoléances de son homologue syrien Bachar al-Assad.

Même expression de solidarité en provenance d'Algérie et de Tunisie, où le président Kais Saied a adressé une lettre à son homologue libanais en exprimant son "soutien" à un "peuple frère".

Le chef de la Ligue arabe Ahmed Aboul Gheit a exprimé ses "sincères condoléances" et appelé à faire la lumière sur les "responsables" de ces "explosions terribles".

Ces signes de soutien interviennent alors que le pays connaît la pire crise économique depuis des décennies.

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