Face à la hausse de 53% des cyber-attaques, les Etats-Unis vont punir la Chine

Par latribune.fr  |   |  531  mots
Face aux graves et massives cyber-attaques imputées à l'Empire du Milieu, les Etats-Unis annoncent une sévère riposte. Au risque de compromettre le sommet entre Obama et Xi Jinping prévu en septembre? Cela n'effraie pas certains républicains, qui demandent l'annulation pure et simple de la rencontre.

La cyberguerre va-t-elle faire capoter le sommet sino-américain du mois prochain ? Alors que le président Obama doit recevoir son homologue chinois Xi Jinping, l'administration étasunienne développe un pack de sanctions sans précédent contre les entreprises chinoises et les individus qui ont tiré profit des cyber-vols de secrets commerciaux américains. Des mesures précises pourraient être annoncées d'ici à deux semaines, révèle ce lundi le Washington Post.

Pour appliquer ces éventuelles sanctions, le président américain s'appuie sur un ordre exécutif signé de sa main au mois d'avril. Ce document établit le premier programme de mesures punitives applicables en cas de cyber-attaque ou de cyber-espionnage : gel des avoirs financiers et patrimoniaux, suspension des relations commerciales, etc.

Vols de plans de conception de centrale nucléaire...

Cette réponse intervient alors que se mulitplient les vagues de cyber-attaques contre le gouvernement et les entreprises américaines. Selon une analyse du FBI publié en juillet, les cas liés à l'espionnage industriel ont augmenté de 53% par rapport à l'année dernière.

Dernièrement, des hackers chinois déclaraient avoir dérobé de nombreuses informations: plans de conception de centrale nucléaire, informations relatives aux positions stratégiques d'entreprises du secteur de l'énergie, etc. L'Etat n'est pas épargné : en juin, le gouvernement suspectait la Chine d'être à l'origine de la plus importante cyber-attaque contre les USA, en piratant l'Agence de la gestion du personnel (Office of Personnel Management ou OPM). Les données de 4 millions d'employés américains auraient été volées.

Faire comprendre à la Chine que"trop, c'est trop"

Les sanctions envisagées contre la Chine répondent à deux objectifs, selon un responsable de la Maison Blanche cité par le Washington Post :

"Il envoie un signal à Pékin démontrant que l'administration va commencer à riposter aux attaques d'espionnage économique. Il envoie également un signal au secteur privé afin de montrer que nous sommes dans leur équipe. Le but est de dire à la Chine que trop, c'est trop."

Cependant, d'autres officiels doutent de l'efficacité de ces mesures. Ils estiment qu'il faut agir sur plusieurs levier pour faire changer le comportement de la Chine :

"Il faut réaliser ces sanctions en tandem avec d'autres pressions : diplomatiques, militaires, afin de signifier que les relations bilatérales ont un coût."

Une autre source citée par le Washington Post s'inquiète d'une possible riposte chinoise, notamment dans le domaine commercial, par la suppression de contrat noués avec des entreprises américaines. D'autres responsables estiment que ces sanctions vont simplement créer des frictions non souhaitables, dans un contexte déjà tendu.

Yuan, mer de Chine, droits de l'Homme : des tensions persistantes

Les relations entre les deux premières puissances économiques sont complexes et les tensions persistantes, sur de nombreux sujets : la valeur du yuan suite à la récente dévaluation alimentant la "guerre des monnaies", les violations des droits de l'homme ou encore les provocations de Pékin en mer de Chine.

Les relations sino-américaines s'invitent dans la campagne pour l'investiture républicaine. Le 24 août, le candidat Scott Walker, gouverneur du Wisconsin, demandait à Barack Obama d'annuler la visite d'Etat du président chinois.