Guerre en Ukraine : l'armée russe veut gonfler de 10% ses effectifs

Par latribune.fr  |   |  593  mots
Vladimir Poutine lors d'un défilé militaire aux côtés de l'ancien président russe Dimitri Medvedev.
Le Kremlin vient de publier un décret qui prévoit d'augmenter ses effectifs combattants de 10% à compter du 1er janvier 2023. 137.000 soldats sont ainsi attendus pour rallier les rangs de l'armée russe. Cette annonce intervient alors que les Etats-Unis ont annoncé mercredi environ 3 milliards de dollars à l'Ukraine. Il s'agit de la plus grosse enveloppe d'aide militaire américaine depuis le début de la guerre.

À Moscou, l'heure n'est pas à la désescalade. Six mois après le début de la guerre en Ukraine, le Kremlin veut renforcer significativement ses forces armées. Un décret signé de la main du président russe Vladimir Poutine ce jeudi exige d'augmenter de 10% les effectifs militaires de l'armée. Ce décret publié par le gouvernement doit entrer en vigueur le 1er janvier prochain. Il prévoit l'arrivée de 137.000 nouveaux militaires, ce qui représente une hausse de l'ordre de 10% des forces combattantes actuelles.

Après l'application de ce décret, deux millions de personnes devraient servir sous les drapeaux russes dont 1,15 million de soldats. D'après les chiffres donnés dans le document, l'armée russe comptait en 2017 au dernier recensement 1,9 million de personnes, dont un peu plus d'un million de combattants. Vladimir Poutine et son exécutif, qui continuent aussi à exiger des puissances occidentales l'arrêt du soutien matériel à Kiev, n'ont pas publiquement précisé les motivations de ce renforcement de l'armée.

Aucun bilan humain n'a été établi avec précision mais l'armée russe a essuyé des pertes humaines et matérielles lourdes qui l'ont détourné de son objectif de prendre Kiev dans les premières semaines de guerre. Et l'ont forcé à concentrer ses offensives sur l'est et le sud du pays, dont les forces d'occupation russes contrôlent environ 20% du territoire.

Montée en puissance de l'armée russe depuis des années

Jusqu'ici, la Russie s'est refusée à décréter une mobilisation générale à la manière de ce qu'a imposé Kiev à ses hommes en âge de combattre. En effet, faire porter l'uniforme à des civils confronterait la société civile russe à la réalité du conflit alors que le Kremlin filtre sévèrement et censure au besoin les informations autour de la guerre dans les médias d'Etat et sur internet. Un tel ordre de mobilisation générale serait probablement très impopulaire dans les familles russes.

Par ailleurs, l'augmentation du nombre de militaires russes se fait dans un contexte de vive tension avec l'Occident. À l'initiative de campagnes successives de modernisation de l'appareil militaire russe, Vladimir Poutine n'a de cesse depuis plusieurs années, avant même le conflit ukrainien, de vanter sa puissance militaire. Par d'intenses campagnes de communication apparentée à une guerre de l'information, le Kremlin insiste sur les dégâts qui seraient infligés à ses ennemis en cas de guerre, jusqu'à brandir ouvertement au printemps la menace d'attaque nucléaire si l'OTAN s'impliquait trop à son goût dans la guerre en Ukraine.

De nouvelles aides américaines à l'Ukraine

Cette annonce intervient alors que mercredi, le président américain Joe Biden a annoncé une nouvelle aide militaire à l'Ukraine de près de trois milliards de dollars. Cette nouvelle tranche d'aide est exclusivement composée d'armements commandés à l'industrie de défense américaine qui ne parviendront en Ukraine que dans plusieurs mois, voire deux ou trois ans, a souligné un haut responsable du Pentagone. Elle est destinée à renforcer les capacités de défense de l'Ukraine à moyen terme, et non à aider les forces ukrainiennes dans leurs efforts actuels de contre-offensive. Il s'agit de la plus grosse enveloppe d'aide militaire américaine depuis le début de la guerre.

La semaine dernière, les Etats-Unis avaient déjà annoncé une autre tranche d'aide militaire à l'Ukraine pour un montant de 775 millions de dollars, destinée à aider Kiev à lancer une contre-offensive dans le sud au moment où les forces russes paraissaient fragilisées.

(Avec AFP)