L'Egypte réunit les investisseurs et espère 15 à 20 milliards de dollars

Par latribune.fr (avec Reuters)  |   |  515  mots
Le président Egyptien veut relancer l'investissement des pays étrangers, en dépit de l'insurrection armée de groupuscules radicaux.
L'Egypte veut restaurer son image auprès des investisseurs internationaux inquiets après cinq années de troubles et d'instabilité. Le gouvernement a adopté de nouvelles lois pour faciliter l'accueil des investisseurs, et a lancé de grands projets dont celui d'une nouvelle capitale pour 40 milliards de dollars...

Les autorités égyptiennes pensent attirer 15 à 20 milliards de dollars d'investissements étrangers lors de la conférence économique qu'elles organisent ce week-end dans la station balnéaire de Charm el Cheikh, a déclaré vendredi le ministre de l'Investissement Achraf Salman.

L'Egypte souhaite que cette conférence donne l'image d'un pays qui retrouve la stabilité, quatre ans après le renversement d'Hosni Moubarak, et n'a pas ménagé ses efforts pour rassurer les investisseurs, en adoptant notamment de nouvelles lois sur l'investissement et la fiscalité.

Objectif: doubler les investissements

Elle espère dans un premier temps doubler le montant des investissements étrangers pendant l'exercice budgétaire en cours, pour les porter à huit milliards de dollars, malgré la persistance d'une insurrection islamiste dans le Sinaï et les attentats quasi quotidiens au Caire.

"Je m'attends à la signature de contrats d'une valeur de 15 à 20 milliards de dollars" (14,2 à 18,9 mds d'euros), a déclaré Achraf Salman à Reuters, en évoquant notamment la construction de centrales électriques et des projets immobiliers et agricoles.

L'Américain General Electric a annoncé en amont de la conférence qu'il allait investir 200 millions de dollars dans une usine de la plate-forme industrielle et logistique qui va être créée en marge du percement du nouveau canal de Suez, le projet phare du président Abdel Fattah al Sissi.

Il a aussi dit avoir livré 34 turbines à gaz à l'Egypte dans le cadre d'un projet électrique de 1,9 milliard de dollars.

40 milliards de dollars pour une nouvelle capitale

D'après Achraf Salman, plusieurs protocoles d'accord vont également être signés à Charm el Cheikh, dont l'un portant sur la construction d'une nouvelle capitale administrative d'un coût estimé à 40 milliards de dollars. Le ministre n'a pas fourni davantage de précisions sur ce mégaprojet.

L'Egypte espère ramener son déficit budgétaire à 10% du produit intérieur brut (PIB) à l'horizon 2018-2019, contre 15% l'année dernière en raison, notamment, du poids considérable des subventions. Elle table sur une croissance économique de 4% pour l'exercice en cours, qui s'achève en juin, contre 2,2% en 2013-2014.

Les pays du Golfe soutiennent le président Sissi

Les pétromonarchies du Golfe qui soutiennent le président égyptien Abdel Fattah al Sissi ont promis 12 milliards de dollars supplémentaires à l'Egypte à l'ouverture de la conférence sur l'investissement à Charm el Cheikh.

Le Koweït, l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, qui tiennent à bout de bras l'économie égyptienne depuis le coup de force de l'armée à l'été 2013 qui avait renversé le président islamiste, se sont engagés à verser chacun quatre milliards de dollars sous forme d'investissements et de dépôts auprès de la banque centrale égyptienne.

La moitié de la contribution des Emirats et un quart de celle de l'Arabie saoudite iront à la banque centrale, ont précisé ces deux pays.

De son côté, les Etats-Unis ont fait savoir par la voix de John Kerry qu'ils soutenaient le gouvernement actuel. "Les Etats-Unis soutiennent les réformes économiques égyptiennes. Le peuple américain soutient la sécurité et le bien-être du peuple égyptien", a déclaré le secrétaire d'Etat américain.