La croissance chinoise devrait ralentir en 2017

Par latribune.fr  |   |  466  mots
Le Premier ministre chinois Li Keqiang a fait état ce dimanche d'une prévision de croissance de 6,5% en 2017, contre 6,7% en 2016.

En ouvrant la réunion annuelle du Congrès national du peuple, le Parlement, le Premier ministre chinois Li Keqiang, a annoncé une révision à la baisse de l'objectif de croissance de la Chine en 2017. "On attend une croissance d'environ 6,5%, même si nous nous efforcerons de faire mieux", a déclaré le Premier ministre Li Keqiang devant les près de 3.000 membres du Parlement chinois (ANP). Cette prévision est inférieure à la croissance de 6,7% réalisée l'an dernier, sa plus mauvaise performance depuis 26 ans. Pour rappel, la croissance doit atteindre au moins 6,5% par an sur la période 2016-2020 pour que soit tenu l'objectif officiel d'un doublement du produit intérieur brut (PIB) et du revenu par habitant par rapport aux niveaux de 2010.

355 milliards d'euros d'investissements

La priorité est donnée à l'encadrement des risques sur le soutien à l'activité. Le record des nouveaux prêts bancaires et une augmentation de la dépense publique, ont alimenté les craintes des responsables chinois quant à un surendettement et une surchauffe du marché immobilier. La dette dépasse déjà 270% du PIB et Pékin investira cette année 355 milliards d'euros dans des projets ferroviaires, d'autoroutes et voies fluviales. Néanmoins, l'objectif de déficit budgétaire est maintenu à 3% du produit intérieur brut (PIB) pour 2017, inchangé par rapport à l'an dernier.

 "Les fondamentaux sont solides"

En abaissant considérablement le coût du crédit depuis 2014, Pékin voulait doper l'activité mais ces énormes liquidités ont surtout alimenté la spéculation et une énorme bulle dans l'immobilier, que les autorités s'efforcent désormais de dégonfler -comme l'a admis Li Keqiang.

Cependant, le Premier ministre s'est empressé de rassurer: "Les fondamentaux économiques sont robustes. Nous avons les capacités de maîtriser les risques systémiques", a-t-il martelé, rappelant que le désendettement des entreprises, particulièrement les groupes d'Etat, était "une priorité".

Les banques (qui ferment leurs portes aux firmes privées pour privilégier les groupes publics et les placements spéculatifs) doivent "se concentrer" sur le financement de "l'économie réelle", a tonné le Premier ministre chinois.

La Chine va continuer à appliquer une politique budgétaire proactive et une politique monétaire prudente, a-t-il par ailleurs déclaré, ajoutant que le gouvernement mettrait en oeuvre des réformes axées sur l'offre et prendrait des mesures pour garantir la sécurité du secteur financier.

"En général, la position de politique de la Chine s'est tournée vers le 'contrôle des risques' et le 'dégonflement des bulles'. Cela veut dire que la politique monétaire va graduellement se resserrer", estime Zhou Hao, économiste spécialiste des marchés émergents pour Commerzbank AG à Singapour. L'objectif d'inflation des prix à la consommation a été maintenu à un niveau inchangé de 3% pour l'année.