La pauvreté en Argentine attisée par l'inflation

Par latribune.fr  |   |  310  mots
Quartier de La Boca, Buenos Aires, Argentine.
La pauvreté a augmenté en Argentine durant les neuf premiers mois de 2016, passant de 29% à 33,6% de la population, stimulée par une inflation annuelle de 40%, selon une étude de l'Université catholique argentine.

La pauvreté touche 13 millions des 41 millions d'Argentins, soit 32,6% de la population. Elle était de 29% fin 2015 et la dévaluation du peso argentin en décembre 2015 l'a fait bondir. Dans les premiers mois de 2016, un million de nouveaux pauvres ont été recensés.

"La situation s'est dégradée depuis 2015", a déclaré jeudi Agustín Salvia, responsable de l'Observatoire de la dette sociale de l'Université catholique argentine (UCA), dont le recteur est un proche du pape.

Le président de centre-droit Mauricio Macri a entrepris des réformes impopulaires dès son arrivée au pouvoir en décembre 2015, rompant avec la politique économique de gauche de l'ex-présidente Cristina Kirchner.

Les populations fragiles particulièrement affectées

Les enfants sont particulièrement touchés, impactés par la précarisation de la situation professionnelle de leurs parents, souligne l'étude de l'UCA, un indicateur non officiel pris très au sérieux en Argentine.

"44% des enfants vivent dans des foyers pauvres, précise-t-il-il, dans des conditions précaires de santé, d'alimentation, de logement et d'éducation. Et 12% vivent dans l'indigence, souffrent de malnutrition et d'exclusion".

Cette tendance ne cesse de s'aggraver depuis 2011, estime M. Salvia.

"Tout cela est lié à l'impact de l'inflation du premier semestre 2016", souligne-t-il.

En 2016, l'inflation annuelle a atteint 40% et les augmentations de salaires n'ont pas suivi, provoquant une perte de pouvoir d'achat, et le chômage a augmenté du fait de la récession de la 3e économie d'Amérique du sud.

Autre mesure qui a durement affecté le porte-monnaie des Argentins, le gouvernement a remis en cause la politique de fortes subventions des factures de gaz, d'électricité et d'eau, qui ont augmenté de plus de 100% dans bien des cas.

Le gouvernement table sur une reprise économique en 2017, et 3% de croissance, mais l'UCA ne percevant pas encore "de choc de croissance ou d'emploi".

(Avec l'AFP)