La Russie va-t-elle envahir l'Ukraine ? Merkel, Macron, Zelensky demandent le retrait des troupes russes à la frontière

Par latribune.fr  |   |  891  mots
Hier jeudi 15 avril, le général Tod Wolters, le plus haut commandant de l'armée américaine en Europe, a déclaré qu'il y avait un risque "faible à moyen" que la Russie mène une invasion en Ukraine dans les prochaines semaines. (Photo d'illustration prise le 30 août 2017 en Lituanie, à Siauliai) (Crédits : Ints Kalnins)
Les États-Unis et l'OTAN accusent Moscou de masser des forces à sa frontière avec l'Ukraine. Les dirigeants allemand, français et ukrainien ont partagé ce vendredi, lors d'une visio-conférence, "leurs préoccupations quant à l'augmentation des troupes russes à la frontière avec l'Ukraine ainsi qu'en Crimée illégalement annexée", et appellent à un retrait de "ces renforts de troupes afin de parvenir à une désescalade".

Hier jeudi 15 avril, le général Tod Wolters, le plus haut commandant de l'armée américaine en Europe, a déclaré qu'il y avait un risque "faible à moyen" que la Russie mène une invasion en Ukraine dans les prochaines semaines, sur fond d'inquiétudes croissantes à l'égard des mouvements militaires russes près de la frontière ukrainienne. Depuis mercredi, Moscou et Kiev ont organisé simultanément des exercices militaires, la marine russe ayant effectué des manœuvres en mer Noire avec des exercices de tirs contre des cibles en surface et dans les airs.

Appel à la "désescalade"

Ce vendredi 16 avril, Angela Merkel, Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky ont appelé au retrait des troupes russes à la frontière avec l'Ukraine, dans un souci de "désescalade" dans la région.

Les dirigeants allemand, français et ukrainien ont partagé, lors d'une visio-conférence, "leurs préoccupations quant à l'augmentation des troupes russes à la frontière avec l'Ukraine ainsi qu'en Crimée illégalement annexée", selon un communiqué commun transmis par la chancellerie allemande.

La chancelière allemande, ainsi que les présidents français et ukrainien appellent à un retrait de "ces renforts de troupes afin de parvenir à une désescalade".

Mme Merkel et M. Macron ont "souligné leur soutien à l'indépendance, la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Ukraine", ainsi que "la nécessité d'une mise en œuvre intégrale des accords de Minsk des deux côtés", ajoute le communiqué, assurant que Paris et Berlin "poursuivraient leurs efforts dans le cadre du format Normandie", le dialogue quadripartie avec Kiev et Moscou.

Depuis plusieurs semaines, les heurts se multiplient entre Kiev et les séparatistes prorusses du Donbass (est de l'Ukraine), tandis que des dizaines de milliers de soldats russes ont été déployés à proximité, laissant craindre une opération militaire d'ampleur.

Les États-Unis et l'OTAN accusent Moscou de masser des forces à sa frontière

Pour rappel, mercredi, la Russie et l'Ukraine ont organisé simultanément des exercices militaires, tandis que des réunions se sont tenues en urgence à l'Otan pour évoquer l'afflux de troupes russes près de la frontière ukrainienne.

Deux navires de guerre américains sont censés arriver en mer Noire dans le courant de la semaine alors que les États-Unis et l'OTAN accusent Moscou de masser des forces à sa frontière avec l'Ukraine et en Crimée, annexée par la Russie en 2014.

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Les navires américains pas les bienvenus en mer Noire

La Russie, qui a dit considérer comme une provocation les mouvements maritimes de Washington et prévenu ce dernier qu'il devait se tenir à l'écart de la Crimée et de la mer Noire, assure que le déploiement des troupes est un exercice d'urgence destiné à vérifier les capacités de réponse de son armée face à ce qu'elle considère comme un comportement menaçant de l'Otan.

Ces manœuvres militaires doivent prendre fin sous deux semaines, a indiqué Moscou.

En amont de l'arrivée des bâtiments de guerre américains, la marine russe a entamé mercredi des manoeuvres militaires en mer Noire, avec des exercices de tirs contre des cibles en surface et dans les airs.

Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l'Otan, a demandé mardi à Moscou de renoncer à son déploiement de troupes.

En Ukraine, les forces armées ont effectué près de la frontière avec la Crimée un exercice lors duquel elles ont repoussé une attaque menée par un char d'assaut et des troupes au sol.

Intensification des combats dans l'est de l'Ukraine

Au même moment, à Bruxelles, le ministre ukrainien de la Défense a déclaré aux députés européens que la Russie effectuait des préparatifs pour pouvoir stocker des armes nucléaires en Crimée. Andreï Taran, qui n'a pas fourni de preuve, a ajouté que la Russie massait 110.000 soldats à la frontière ukrainienne, citant les derniers renseignements obtenus par Kiev.

Les combats se sont intensifiés ces dernières semaines dans l'est de l'Ukraine, où les forces gouvernementales sont opposées depuis sept ans aux forces séparatistes pro-russes dans un conflit qui a causé 14.000 morts selon Kiev.

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, qui s'est entretenu à Bruxelles avec Jens Stoltenberg en amont d'une visioconférence de l'Otan, a déclaré que l'Alliance transatlantique allait "répondre aux agissements agressifs de la Russie dans et autour de l'Ukraine".

Climat tendu  entre Washington et Moscou

Un climat tendu règne entre Washington et Moscou depuis que le président américain Joe Biden a qualifié le mois dernier son homologue russe Vladimir Poutine de "tueur".

Joe Biden s'est entretenu mardi par téléphone avec Vladimir Poutine, auquel il a proposé la tenue d'un sommet bilatéral pour évoquer un ensemble de questions, notamment la situation en Ukraine. Le Kremlin a déclaré mercredi qu'il était prématuré d'évoquer un tel rendez-vous.

Moscou accuse régulièrement l'Otan de déstabiliser l'Europe en renforçant les contingents armés présents dans les pays baltes et en Pologne - tous membres de l'Otan - depuis l'annexion de la Crimée. L'Otan rejette ces accusations.

(avec AFP et Reuters)