Le commerce extérieur chinois poursuit son plongeon en juillet

Par latribune.fr  |   |  551  mots
La déprime de la demande extérieur ne présage aucun rebond du commerce extérieur chinois d'ici la fin de l'année d'après les économistes.
L'excédent commercial de la Chine a baissé de 10% au mois de juillet après avoir baissé de 7% au premier semestre. Les économistes ne s'attendent à aucune amélioration d'ici la fin de l'année.

Le commerce extérieur chinois a continué de se dégrader en juillet, ont annoncé samedi les douanes, faisant état d'une nette baisse à la fois des exportations et des importations sur un an de la deuxième économie mondiale.

Les exportations chinoises ont reculé de 8,3% par rapport à juillet 2014 à 195,10 milliards de dollars, tandis que les importations ont chuté de 8,1% à 152,07 milliards de dollars, ont annoncé les douanes sur leur site internet.

Un redressement "improbable"

La Chine a donc engrangé un excédent commercial de 43,03 milliards de dollars, ont poursuivi les douanes sans donner de chiffre comparatif. Mais l'administration des Douanes a précisé qu'exprimé en yuans, l'excédent commercial mensuel avait diminué de 10%.

"Le commerce extérieur chinois s'est encore détérioré en juillet", a déclaré le ANZ Banking Group dans une note. Alors que la demande mondiale ralentit et que les cours des matières premières restent déprimés, il est "improbable" que le commerce extérieur de la Chine se redresse de manière significative d'ici la fin de l'année, estiment les économistes d'ANZ.

"Les exportations chinoises vont continuer à faire face à de forts vents contraires", a souligné la banque.

Les chiffres du commerce extérieur se sont détériorés en juin, où les exportations ont certes grimpé de 2,8% sur un an à 192 milliards de dollars mais où les importations ont chuté pour le huitième mois d'affilée, reculant de 6,1% sur un an à 145,48 milliards de dollars.

Un yuan plus cher

Le commerce extérieur a ainsi chuté de 7% sur l'ensemble du premier semestre sous l'effet notamment d'une demande extérieure sans élan et d'un yuan plus cher.

La forte appréciation du yuan, qui rend les marchandises chinoises plus chères à l'étranger, a nui aux exportations, estiment des analystes.

"Le yuan a été plus fort que l'euro, et cela a entravé les exportations chinoises en Europe", a indiqué Li Miaoxian, économiste chez Bocom Internationl Holdings à Pékin, à Bloomberg News.

Une croissance ralentie

L'an dernier, la croissance chinoise a ralenti à 7,4%, sa plus faible performance depuis 1990. Et cette année, la croissance s'est établie à 7% tant au premier qu'au deuxième trimestre. Et pour l'année 2015, Pékin s'est fixé un objectif de croissance annuelle d'environ 7%.

Fin juin, confrontée au vif ralentissement de l'activité dans la deuxième économie mondiale, la banque centrale de Chine (PBOC) a annoncé la réduction de ses taux d'intérêt et l'abaissement des ratios de réserves obligatoires de certaines banques, dans l'espoir de conforter le crédit et l'activité.

Elle avait déjà par trois fois depuis novembre 2014 réduit ses taux d'intérêt et abaissé les ratios de réserves obligatoires, tout en intensifiant ses injections de liquidités.

Vers une intervention gouvernementale plus importante?

Certains analystes prédisent que le commerce extérieur va demeurer faible au troisième trimestre de cette année, insistant sur la nécessité pour le gouvernement de prendre davantage de mesures pour stimuler l'économie en entrouvrant la porte à un assouplissement monétaire et fiscal.

"Je crois fermement que les chiffres du commerce extérieurs au troisième trimestre seront du même ordre que ceux de la croissance, qui seront selon nos estimation de l'ordre de 6,9% (pour le trimestre)", a indiqué à l'AFP Wendy Chen, économiste de Nomura International.