Le déficit budgétaire américain au plus haut depuis 2012, à 3,9% du PIB

Par latribune.fr  |   |  632  mots
(Crédits : Pixabay / CC)
Le déficit budgétaire des États-Unis atteint désormais les 779 milliards de dollars, soit 3,9% du PIB (contre 3,5% en 2017), au plus haut depuis 2012. Les dépenses militaires et de sécurité nationale, combinées à une baisse des recettes fiscales expliquent ce creusement du déficit.

Le déficit budgétaire des États-Unis s'est creusé au cours de l'exercice 2018 pour s'établir à 779 milliards de dollars (673 milliards d'euros), contre 666 milliards en 2017. Il s'agit ni plus ni moins de son plus haut niveau depuis 2012. Les chiffres publiés le 15 octobre par le Trésor américain montrent que les allègements d'impôts décidées par l'administration Trump ont amputé les recettes, alors que le coût de la dette publique augmentait.

Le déficit, qui représente 3,9% du PIB, reste toutefois inférieur aux prévisions des services du budget du Congrès, note le Trésor dans un communiqué.

Les dépenses allouées à la sécurité nationale en hausse de 35%, l'éducation en baisse de 43%

Au total, les dépenses de l'État se sont inscrites en hausse de 3% à 4.108 milliards de dollars tandis que les recettes sont restées quasiment stables à 3.329 milliards après 3.315 milliards en 2017. Dans le détail, le budget consacré aux programmes militaires est en hausse de 6% à 601 milliards de dollars et celui alloué à la sécurité nationale a augmenté de 35% à 68 milliards.

Celui consacré à l'éducation a, lui, fondu de 43% à 64 milliards, effaçant l'augmentation (45%) enregistrée lors de l'exercice précédent. Et à l'inverse, les dépenses consacrées à l'agriculture sont en hausse de 7%, à 137 milliards.

Dans un pays confronté comme de nombreux pays occidentaux au vieillissement de sa population, les dépenses de santé sont, elles, restées stables, à 1.120 milliards, après 1.117 milliards lors de l'exercice 2017.

Le coût de la dette publique augmente

La majeure partie de l'augmentation du déficit depuis un an est liée au poids de plus en plus lourd du service de la dette publique fédérale. Le Trésor a dû accroître ses emprunts pour compenser la diminution des recettes fiscales provoquée par les allègements d'impôts dont ont bénéficié les entreprises et les ménages. Ce mouvement a été amplifié par le relèvement progressif des taux d'intérêt de la Réserve fédérale.

La réforme fiscale adoptée fin 2017 - la plus importante depuis 30 ans -, a en effet réduit certains impôts sur le revenu, et surtout abaissé nettement l'impôt sur les sociétés, de 35% à 21%. Résultat, les recettes fiscales sur les entreprises ont diminué de 22% à 263 milliards tandis que les recettes liées aux impôts des ménages n'ont augmenté que de 1% à 2.379 milliards.

L'administration Trump loue le "dynamisme économique"

Le directeur du Bureau et de la gestion du budget (OMB) à la Maison Blanche, Mick Mulvaney, s'est néanmoins voulu rassurant sur l'évolution des finances publiques.

"Le président est très conscient des réalités liées à notre endettement national. Le dynamisme économique va créer une hausse des revenus du gouvernement (...) Mais ce déficit est une mise en garde directe au Congrès des terribles conséquences de dépenses irresponsables et inutiles."

L'administration Trump relève en particulier le rythme rapide de croissance du PIB (+2,9%), le plein emploi, avec "pour la première fois, plus d'emplois que de chercheurs d'emplois", ainsi que la confiance des ménages qui atteint des niveaux inédits.

Il a ajouté que l'hôte de la Maison Blanche et son administration continueront de travailler avec le Congrès afin de faire "des choix nécessaires de réductions budgétaires, qui, combinées à une hausse des revenus, réduiront le déficit". D'autant que les intérêts de la dette (522 milliards) pèsent toujours plus dans le budget, augmentant de 14% lors de ce dernier exercice.

Pour le seul mois de septembre, dernier mois de l'exercice généralement excédentaire, le solde budgétaire a affiché un excédent de 119 milliards, contre 8 milliards en septembre 2017.

(avec AFP et Reuters)