Le G7 inquiet face aux restrictions commerciales de Moscou et de Pékin

Par latribune.fr  |   |  424  mots
Le G7 a « déploré et condamné la destruction par la Russie des infrastructures d'exportation de céréales ukrainiennes », après que Moscou a refusé en juillet de reconduire l'accord qui permettait à Kiev d'exporter ses céréales. (Crédits : Reuters)
Le G7 a rappelé dimanche son attachement à un commerce international "libre et équitable", condamnant la pression russe sur les exportations de blé ukrainien et les récentes restrictions sur les importations de produits de la mer japonais, sans toutefois nommer la Chine.

Le message a le mérite d'être clair. Le G7 a rappelé dimanche son attachement à un commerce international « libre et équitable », condamnant la pression russe sur les exportations de blé ukrainien et les récentes restrictions sur les importations de produits de la mer japonais, sans toutefois nommer la Chine. Les ministres du Commerce des principales démocraties industrialisées, réunis ce week-end à Osaka dans l'ouest du Japon, ont souligné « la nécessité fondamentale d'une concurrence loyale dans les relations commerciales internationales » et l'importance d'un « système commercial libre et équitable fondé sur l'état de droit ».

Ils ont notamment « déploré et condamné la destruction par la Russie des infrastructures d'exportation de céréales ukrainiennes », après que Moscou a refusé en juillet de reconduire l'accord qui permettait à Kiev d'exporter ses céréales, cruciales pour la sécurité alimentaire mondiale, et bombardé des infrastructures céréalières et portuaires de l'Ukraine. Les ministres du G7 (France, Japon, Etats-Unis, Canada, Allemagne, Italie, Royaume-Uni) ont aussi demandé « l'abrogation immédiate de toutes les mesures qui restreignent inutilement le commerce », notamment les importations de produits alimentaires japonais, visant sans les nommer Pékin et Moscou.

Réforme de l'OMC

La Chine et la Russie ont récemment suspendu leurs importations de produits de la mer nippons en raison du rejet en mer par Tokyo d'eau provenant du site de la centrale de Fukushima Daiichi (nord-est du Japon), ravagée par un tsunami en 2011. « Il est important que les restrictions à l'importation de produits alimentaires soient fondées sur des données scientifiques » et conformes aux règles internationales, a affirmé le G7, alors que le rejet des eaux de Fukushima a été validé par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).

Les discussions lors des deux jours de sommet ont aussi porté plus généralement sur la « coercition économique » et les pratiques anti-concurrentielles par lesquelles certains pays utilisent des sanctions économiques pour faire pression sur d'autres, là aussi une allusion voilée à la Chine. Le G7, dont les pays souhaitent réduire leur dépendance aux importations notamment en provenance de Chine et de Russie, a aussi souligné la « nécessité de poursuivre les efforts en vue de mettre en place des chaînes d'approvisionnement résilientes et fiables pour les biens essentiels tels que les minerais critiques, les semi-conducteurs et les batteries ». Les débats du week-end ont également porté sur la sécurité alimentaire, le changement climatique et la réforme de l'Organisation mondiale du Commerce (OMC).

(avec AFP)