Coup dur pour Obama (et l'écologie) : la Cour suprême retoque son Plan Climat

Par latribune.fr  |   |  614  mots
Son plan de réduction des émissions de CO2 dans le secteur de l'électricité censuré par la plus haute juridiction américaine, Obama s'est dit confiant de l'emporter sur les mesures de régulations proposées par son administration.
La plus haute instance judiciaire américaine a infligé un sévère camouflet au président en gelant son plan de lutte contre le réchauffement climatique, baptisé "Clean Power", et qui vise à réduire de 30% à l'horizon 2030 les émissions de CO2 produites par le secteur de la production d'électricité.

Article mis en ligne le 10/02 à 10h46, mis à jour à 13h22.

La Cour suprême des Etats-Unis a suspendu ce mardi un ambitieux programme du président Barack Obama visant à fortement limiter les émissions polluantes des centrales thermiques. En octobre dernier, la plus haute instance judiciaire américaine avait été saisie par 27 Etats, pour la plupart à majorité républicaine, qui contestaient le plan d'Obama pour une énergie propre, pilier de sa politique de lutte contre le changement climatique.

Les républicains dénoncent un "abus de pouvoir"

La décision de la Cour suprême, à la majorité de cinq juges sur neuf, est un retentissant camouflet pour le président américain qui a fait de la lutte contre les gaz à effet de serre une priorité de sa politique. Les quatre juges progressistes de la Haute cour ont exprimé leur désaccord avec cette décision, rendue avec une rapidité surprenante.

Le chef de la majorité républicaine de la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, s'est félicité du coup d'arrêt porté à des mesures selon lui fondées sur un "abus de pouvoir illégitime".

"Les règlements de l'administration (Obama) détruiraient des emplois, augmenteraient les coûts et entameraient la fiabilité de notre approvisionnement en énergie", a-t-il assuré.

Les mesures de régulation suspendues

Concrètement, cette décision signifie que les nouvelles régulations n'entreront pas en vigueur tant que se poursuivra le litige au sujet de leur légalité. La Maison blanche a déclaré être en désaccord avec la décision de la Cour, tout en se disant confiante de voir les nouvelles régulations résister à la contestation juridique dont elle fait l'objet.

"Nous restons confiants de l'emporter sur les mérites (des régulations)", ajoute la Maison blanche, précisant que l'Agence de protection de l'environnement (EPA) allait continuer de travailler avec les Etats prêts à coopérer et qu'elle continuera de prendre des "mesures substantielles" pour réduire les émissions de CO2.

Un élément clé du prochain bilan d'Obama...

La version définitive du plan "Clean Power", présenté début août par Barack Obama, vise à réduire de 32%, à l'horizon 2030, les émissions de C02 provenant du secteur de la production d'électricité, par rapport à leur niveau de 2005. Le projet initial, publié l'an dernier, demandait une réduction de 30%.

Le plan est la pièce maîtresse des Etats-Unis pour atteindre leur objectif de réduction des émissions de carbone défini en décembre lors de la COP 21, la conférence sur le climat des Nations Unies, qui s'est tenue à Paris. Pour le président américain, la mise en oeuvre de mesures fortes de lutte contre le réchauffement climatique serait un élément clef de son bilan alors que son second mandat touche à sa fin.

... Et de son successeur

La décision de la Cour suprême implique que le prochain président -Barack Obama quittera la Maison blanche en janvier 2017- aura son mot à dire sur la suite à donner au plan "Clean Power". Les Etats à l'origine de la saisine de la Cour suprême étaient emmenés par la Virginie occidentale, grand producteur de charbon, et le Texas, grand producteur de pétrole, en compagnie de plusieurs importants groupements d'intérêt.

Sur Twitter, le candidat "démocrate socialiste" aux primaires américaines a jugé cette décision "profondément décevante", ajoutant "il n'y a pas de temps à perdre dans la lutte contre le changement climatique":

(Avec AFP, Reuters)