Le Venezuela refuse l'entrée de 5 eurodéputés sur son territoire

Par AFP et Reuters  |   |  382  mots
Le Venezuela a invoqué de possibles visées conspirationniste contre le pays pour justifier l'expulsion des cinq eurodéputés. (Crédits : STRINGER)
Le Venezuela a refusé dimanche 17 février l'entrée sur son territoire d'un groupe de députés du Parlement européen, accusant ceux-ci de vouloir se rendre dans la capitale Caracas à des fins conspiratrices alors que le pays d'Amérique latine traverse une importante crise politique. L'opposant Juan Guaido a critiqué cette décision en dénonçant "un régime isolé et toujours plus irrationnel".

Cinq députés du Parti populaire européen (PPE, droite) ont tenté de rallier le Venezuela afin d'y rencontrer Juan Guaido, considéré par le Parlement européen et les Etats-Unis comme "seule autorité démocratique légitime" du Venezuela et donc président par intérim du pays. En vain : ces élus ont été refoulés de l'Etat d'Amérique latine, dimanche 13 février, à leur arrivée. "Nous sommes en train de nous faire expulser du Venezuela : on nous a confisqué nos passeports, on ne nous a pas communiqué la raison de l'expulsion, pas plus que nous n'avons de document qui justifie pourquoi on nous renvoie du pays", a affirmé l'Espagnol Esteban Gonzalez Pons, l'un des cinq députés européens (tous du Parti populaire européen, droite et centre-droit), dans une vidéo tournée depuis l'aéroport de Caracas-Maiquetia.

"Nous sommes la première délégation internationale qui allait rendre visite au président par intérim Juan Guaido. La question n'est pas qu'on ne nous laisse pas entrer, mais qu'on ne laisse le président par intérim voir aucune autorité étrangère au Venezuela", a t-il également déploré. Juan Guaido a aussitôt dénoncé sur Twitter "l'usurpateur qui fait monter le coût de ce qui est un fait : la transition. Exerçons toute la pression nécessaire pour parvenir à la fin de cette usurpation. Continuons!"

Une cinquantaine de pays ont reconnu Juan Guaido

Pour sa part, le ministre des Affaires étrangères de Nicolas Maduro, Jorge Arreaza, a expliqué sur le même canal que "par voies officielles diplomatiques", Caracas avait "notifié il y a plusieurs jours au groupe d'eurodéputés qui prétendaient visiter le pays, à des fins conspiratives, qu'ils ne seraient pas admis, et il leur a été demandé de renoncer et d'éviter ainsi une autre provocation".

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Le régime de Nicolas Maduro, soutenu par la Russie, la Chine, la Turquie, l'Iran et Cuba, contrôle les frontières du pays. Juan Guaido, chef du Parlement qui s'est auto-proclamé président par intérim le 23 janvier, est pour sa part reconnu par une cinquantaine de pays, dont les Etats-Unis, sans avoir les leviers du pouvoir exécutif.