Les exportations chinoises tombent au plus bas depuis la crise du Covid-19

Par latribune.fr  |   |  504  mots
Le terminal de Yangshan dans le port de Shanghai. (Crédits : Reuters)
En juillet, les exportations du géant asiatique ont chuté de 14,5% sur un an, après avoir reculé de 12,4% en juin. La moindre demande internationale ainsi que le ralentissement économique de l'ex-Empire du milieu expliquent cette dégradation. Les importations enregistrent également un fort recul en juillet, de 12,4% sur un an. Il s'agit du neuvième mois consécutif de baisse.

Signe du ralentissement généralisé du commerce international, en juillet, les ventes de produits chinois destinés à l'étranger ont reculé de 14,5% sur un an, selon les chiffres en dollars publiés par les Douanes chinoises. Il s'agit de leur plus fort repli depuis janvier-février 2020 (-17,2%), quand l'économie chinoise avait été pratiquement mise à l'arrêt par les débuts de la pandémie de Covid-19. Si ce repli était anticipé par les analystes sondés par l'agence Bloomberg, son ampleur (-13,2%) a surpris. En juin, les exportations chinoises s'étaient déjà contractées de 12,4% en glissement annuel. Hormis un bref rebond en mars et avril, les ventes du géant asiatique vers l'étranger sont constamment en repli depuis octobre 2022.

Ralentissement économique

Cette chute est aussi pénalisées par le ralentissement économique du géant asiatique qui à l'intérieur du pays fragilisent des milliers d'entreprises. Les exportations sont historiquement un levier de croissance clé pour la Chine et cette situation a un impact direct sur l'emploi d'un secteur qui fonctionne désormais au ralenti.

La menace de récession aux Etats-Unis et en Europe, combinée à une inflation élevée, a contribué à affaiblir ces derniers mois la demande internationale en produits chinois. Par ailleurs, les tensions géopolitiques avec les Etats-Unis et la volonté de certains pays occidentaux de réduire leur dépendance à la Chine ou de diversifier leurs chaînes d'approvisionnement expliquent également le phénomène.

L'an dernier, les restrictions sanitaires liées au « zéro Covid » avaient durement pénalisé les entreprises tournées vers l'export, en raison des fermetures inopinées d'usines et de difficultés pour le transport et les déplacements. La Chine a finalement levé en décembre 2022 l'essentiel de ses mesures draconiennes, ouvrant la voie à une reprise progressive de l'activité.

Taux de chômage record chez les jeunes

Mais le rebond tant espéré tarde à se concrétiser, miné par une consommation intérieure fragilisée par une conjoncture morose et un taux de chômage record chez les jeunes. Faute de demande, les importations du géant asiatique ont aussi logiquement reculé en juillet (-12,4% sur un an). Il s'agit du neuvième mois de repli d'affilée. La contraction est bien plus forte que celle de juin (-6,8%) et que les prévisions d'analystes interrogés par Bloomberg (-5,6%). L'excédent commercial de la deuxième économie mondiale a malgré tout atteint 80,6 milliards de dollars (73,3 milliards d'euros), contre 70,2 milliards de dollars un mois plus tôt.

Les chiffres du commerce sont les derniers d'une série d'indicateurs à traduire un essoufflement de la reprise post-Covid en Chine. La croissance chinoise n'a progressé que de 0,8% entre le premier et le deuxième trimestre 2023, selon les chiffres officiels.

Au moment où nombre d'économistes préconisent désormais un vaste plan de relance, les autorités privilégient des mesures ciblées et les déclarations d'intention à l'égard du secteur privé, sans résultats probants pour le moment.

(avec AFP)