"Make our planet great again ! " Emmanuel Macron

Par latribune.fr  |   |  679  mots
Après avoir entretenu le suspense pendant des semaines, Donald Trump a annoncé jeudi la sortie de l'accord de Paris sur le climat, isolant les États-Unis sur la scène internationale et suscitant une immense déception parmi les 194 autres pays signataires de ce texte historique.

(Article publié le 2 juin à 00h23 et mis à jour le 2 juin à 11h07)

"L'heure est venue de quitter l'accord de Paris", a lancé le président américain dans les jardins de la Maison-Blanche dans un long discours au cours duquel il a souvent retrouvé les accents de sa campagne électorale rythmée par un slogan :

"L'Amérique d'abord".

Sans surprise, les réactions ont fusé des quatre coins de la planète, entre stupeur et effarement.

"J'ai été élu pour représenter les habitants de Pittsburgh, pas de Paris", a lancé, sous des applaudissements nourris, le président septuagénaire qui a mis en avant la défense des emplois américains et dénoncé un accord "très injuste" pour son pays.

L'accord de Paris, conclu fin 2015 et dont son prédécesseur démocrate Barack Obama fut l'un des principaux architectes, vise à contenir la hausse de la température moyenne mondiale "bien en deçà" de 2°C par rapport à l'ère pré-industrielle.

Les États-Unis sont le deuxième émetteur mondial de gaz à effet de serre, derrière la Chine. La décision de jeudi va au-delà de la question climatique; elle donne une indication sur le rôle que les États unis version Donald Trump entendent jouer sur la scène internationale dans les années à venir. Pour Mitt Romney, candidat républicain à la Maison-Blanche en 2012, c'est "la place de l'Amérique comme leader mondial" qui est aussi en jeu.

Affichant sa volonté de négocier un "nouvel accord" ou de renégocier l'existant, Donald Trump est resté extrêmement évasif sur les engagements que les États-Unis seraient prêts à prendre.

"Triste journée pour le monde"

La réponse des Européens, tranchante, ne s'est pas fait attendre: s'ils "regrettent" cette décision, Berlin, Paris et Rome ont souligné, dans un communiqué commun, que l'accord ne pouvait en aucun cas être renégocié.

"Rien n'est négociable dans les accords de Paris", a fait savoir le nouveau président français Emmanuel Macron à son homologue américain.

 En France, le premier ministre Edouard Philippe a déclaré que la décision du président américain était "calamiteuse". Il  a tout de même ajouté qu'il fallait poursuivre le travail avec tous les acteurs américains qui veulent agir pour le climat et assurer l'unité des pas signataires de l'accord. Le chef du gouvernement à déclaré:

"Je crois que, parmi les signataires de l'Accord de Paris, le sentiment partagé qui va prévaloir, c'est que ça renforce et l'urgence de l'action et la nécessité de rester bien groupés, bien collectifs. [...] C'est vrai de nos partenaires chinois, c'est vrai de nos partenaires indiens, c'est évidemment vrai de nos partenaires européens."

Les réactions à l'international

Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a dénoncé une décision "gravement erronée". La chancelière allemande Angela Merkel a "regretté" cette initiative.

Le Premier ministre danois Lars Lokke Rasmussen a déploré une "triste journée pour le monde".

La façade de l'Hôtel de Ville de Paris a été éclairée en vert pour manifester la désapprobation de Paris à l'égard de cette décision, et rappeler "la détermination des villes à appliquer l'accord de Paris".

 Barack Obama a amèrement regretté cet arbitrage de son successeur, jugeant que les pays qui restent dans l'accord de Paris "seront ceux qui en récolteront les bénéfices en termes d'emplois".

"J'estime que les États-Unis devraient se trouver à l'avant-garde. Mais même en l'absence de leadership américain; même si cette administration se joint à une petite poignée de pays qui rejettent l'avenir; je suis certain que nos États, villes et entreprises seront à la hauteur et en feront encore plus pour protéger notre planète pour les générations futures".

(avec l'AFP)