Monsanto jugé à La Haye : "une parodie", selon le géant des semences

Par latribune.fr  |   |  324  mots
Une pancarte est brandie lors d'une manifestation contre Monsanto à Mexico, en mai.
Ce week-end s'ouvre le procès citoyen du géant américain, "pour violations des droits humains, pour crime contre l'humanité et contre écocide". Monsanton dénonce un tribunal qui ne travaillera "qu'à charge".

Monsanton goûte peu aux tribunaux citoyens. Alors qu'un "Tribunal Monsanto", organisé par des défenseurs de l'environnement, doit se tenir ce week-end à La Haye, le géant des semences a estimé mardi qu'il s'agit là d'une "parodie de tribunal" qui ne travaillera "qu'à charge".

"Cette parodie de tribunal n'a rien à voir avec le tribunal de la Haye et n'a aucune valeur légale, ce sera uniquement une discussion à charge", a déclaré le directeur des affaires institutionnelles de Monsanto en France, Yann Fichet lors d'une conférence de presse présentant les activités du groupe en France.

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Le "Tribunal Monsanto" qui se tient à partir de vendredi à la Haye se présente comme une "mobilisation internationale de la société civile" pour "juger Monsanto pour violations des droits humains, pour crimes contre l'humanité et pour écocide", selon le site internet des organisateurs, des défenseurs de l'environnement.

La bonne volonté de Monsanto

"Le modèle agro-industriel promu par Monsanto est à l'origine d'au moins un tiers des émissions de gaz à effet de serre mondiales dues à l'activité humaine: il est aussi largement responsable de l'épuisement des sols et des ressources en eau, de l'extinction de la biodiversité et de la marginalisation de millions de petits paysans. Il menace aussi la souveraineté alimentaire des peuples par le jeu des brevets sur les semences et de la privatisation du vivant", indique le site.

Dans une lettre ouverte, Monsanto estime que cette parodie de procès "détourne l'attention de discussions essentielles sur les besoins en alimentation et en agriculture du monde entier".

Le groupe affirme "aider les agriculteurs à limiter et à s'adapter aux changements climatiques" et se déclare "convaincu" qu'une "coexistence entre toutes les formes d'agriculture est possible" en rappelant que "60% des semences semées sur terre proviennent de cultures non commerciales, c'est-à-dire des graines de ferme récoltées et resemées par l'agriculteur".

(Avec AFP)