Nucléaire : l'Iran refuse tout accès à ses sites militaires

Par latribune.fr  |   |  430  mots
Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, qui a le dernier mot dans l'affaire nucléaire, avait déjà rejeté fin mai toute "inspection" des sites militaires.
La France demande l'accès à tous les sites iraniens sans exception dans le cadre d'un accord final sur le dossier nucléaire iranien mais l'Iran refuse visites et inspections des sites militaires, les qualifiant d'"inacceptables".

Les forces armées iraniennes n'autoriseront aucun accès aux sites militaires du pays dans le cadre d'un accord sur le programme nucléaire qui doit voir le jour d'ici fin juin, a déclaré vendredi 5 juin leur porte-parole, le général Massoud Jazayeri, cité par sepahnews.com, site officiel des Gardiens de la révolution, l'armée d'élite du régime islamique.

"Les visites ou les inspections de ces sites [militaires] quel que soit le nom que cela porte, y compris les accès réglementés, sont inacceptables", a-t-il déclaré, ajoutant que cela correspond à la "volonté de la majorité de la population et personne n'a le droit d'agir contre cela".

Distingo entre "inspection" et "accès"

Cette déclaration intervient alors que les représentants de l'Iran et des pays du groupe 5+1 (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine et Allemagne), réunis à Vienne, tentent de finaliser le texte d'un accord final sur le dossier nucléaire iranien.

L'un des hauts négociateurs iraniens, Abbas Araghchi, a fait état jeudi 4 juin de "progrès importants" dans la rédaction de l'accord final. La question des inspections ou accès des sites militaires reste toutefois l'un de sujets de divergence entre les deux parties.

Abbas Araghchi a ainsi affirmé que "ce qui est prévu dans le protocole additionnel [au Traité de non prolifération, Ndlr] est un accès réglementé des sites" non nucléaires, notamment militaires. Il a par ailleurs ajouté que "l'accès réglementé est une procédure précise" permettant "d'accéder aux sites non-nucléaires", qui "ne signifie ni visite ni inspection".

Le protocole additionnel permet des inspections surprises des sites nucléaires mais aussi un accès réglementé des sites non nucléaires, notamment militaires. Selon Téhéran un tel accès est exceptionnel et l'AIEA doit justifier sa demande.

Paris veut accéder à tous les sites nucléaires, sans exception

Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a prévenu fin mai que la France n'acceptera aucun accord "s'il n'est pas clair qu'une vérification pourra être faite auprès de toutes les installations iraniennes, y compris les sites militaires". Ajoutant :

"J'aimerais que la totalité des grands pays qui discutent avec nous par rapport aux Iraniens adoptent la position française : oui à un accord, mais non à un accord qui permettrait à l'Iran d'avoir la bombe atomique."

Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, qui a le dernier mot dans l'affaire nucléaire, avait alors rejeté toute "inspection" des sites militaires.

(Avec AFP et Reuters))