Ce qu'il faut retenir de la conférence d'anti-presse de Donald Trump

Par latribune.fr  |   |  662  mots
"J'allume la télé, j'ouvre les journaux et je vois des histoires de chaos. De chaos. Et pourtant, c'est exactement l'inverse. Notre administration tourne comme une horloge", a déclaré le président américain hier jeudi 16 février 2017 lors d'une conférence de presse improvisée d'une heure et vingt minutes.
Jeudi 16 février, Donald Trump a donné une conférence de presse surprise pour défendre les débuts de son mandat, récuser tout lien avec la Russie, mais où il a aussi exprimé largement sa colère contre les médias dont, selon lui, le "niveau de malhonnêteté est incontrôlable". En voici les points saillants. Et les premières réactions.

[ Article publié le ven. 17 février 2017 à 12h48, mis à jour 15h11 avec réactions ]

Hier après-midi, le 45e président des Etats-Unis a donné une conférence de presse surprise d'une heure et vingt minutes notamment pour récuser les questions sur les liens entre la Russie et ses équipes. Il s'est aussi livré à une violente critique des médias: il a notamment dénoncé la couverture médiatique "malhonnête" de son premier mois à la Maison blanche, accusant au passage les journalistes d'ignorer les sondages le créditant de 55% d'opinions favorables (46% selon la dernière enquête Reuters/Ipsos). Résumé des principales tirades.

Sur l'inventaire des années Obama

"Comme vous le savez, notre administration a hérité de nombreux problèmes touchant au gouvernement et à l'économie. Pour être honnête, j'ai hérité d'une pagaille. C'est une pagaille. Ici et à l'étranger, une pagaille."

Sur les débuts de son administration

"J'allume la télé, j'ouvre les journaux et je vois des histoires de chaos. De chaos. Et pourtant, c'est exactement l'inverse. Notre administration tourne comme une horloge", a déclaré le président américain.

Sur la politique antidrogue

"Notre nation est infestée par la drogue. La drogue devient moins chère à acheter que des bonbons. Nous n'allons pas laisser cela continuer longtemps."

Sur l'antisémitisme aux Etats-unis

En réponse à une journaliste qui l'interrogeait sur les menaces antisémites aux Etats-Unis, dont il commence par trouver la question "insultante":

"Primo, je suis la personne la moins antisémite que vous ayez jamais vue. Et deuzio, sur le racisme, la personne la moins raciste possible."

Puis il intimait au journaliste l'ordre de se taire.

Sur ses connexions avec la Russie

Interrogé sur les présumés contacts répétés entre des membres de son équipe de campagne et les services de renseignement russes, rapportés mardi par le New York Times après la démission de Michael Flynn, il a dénoncé des fuites "illégales" d'information et démenti tout contact:

"Je ne possède rien en Russie. Aucun revenu qui vienne de Russie. Aucun contrat en Russie." Plus tard : "La Russie, c'est un complot."

Sur la couverture par CNN de son mandat

"Je regarde CNN, c'est tellement de la colère et de la haine, de la pure haine"

Sur la démission de Michael Flynn, la presse a-t-elle menti ?

"Les fuites sont absolument réelles. Les informations sont fausses, parce qu'il y a tellement d'informations fausses."

Sur la presse

"La presse est incontrôlable (...) Le niveau de malhonnêteté est incontrôlable", a-t-il déclaré, ajoutant à l'intention des "personnes malhonnêtes" présentes dans la salle :

"Demain, ils vont dire : 'Donald Trump divague et vocifère contre la presse'".

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LES REACTIONS

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"Il devrait faire ça avec son psychothérapeute, pas en direct à la télévision..."

... dIxit un sénateur républicain cité par la chaîne de télévision CNN.

"Trump perd son temps à critiquer la presse" (Premier ministre australien)

Vendredi matin, le Premier ministre australien, Malcolm Turnbull, juge que Donald Trump perd son temps en critiquant la presse et l'a invité à s'inspirer de Winston Churchill, rapporte Reuters.

"Un très grand homme politique, Winston Churchill, a dit un jour que les hommes politiques qui se plaignent des journaux c'est comme les marins qui se plaignent de la mer", a-t-il déclaré vendredi à la presse.

Le chef du gouvernement australien a ajouté que critiquer les médias ne servait à rien car "nous vivons avec et nous en avons besoin pour faire passer notre message".

(Avec Reuters, AFP, Time, CNN)