Poutine promet d'étendre les capacités militaires la Russie en 2023

Par latribune.fr  |   |  593  mots
Le président russe ce mercredi à Moscou (Crédits : SPUTNIK)
A l'occasion d'une grande réunion militaire pour fixer l'agenda de 2023, le président russe a dit vouloir continuer à développer le potentiel militaire de son armée. Face aux milliers de morts et aux pertes matérielles lourdes subies en Ukraine, le ministère de la Défense propose d'appeler encore plus d'hommes sous les drapeaux, alors que 300.000 civils ont dû revêtir l'uniforme depuis septembre.

Malgré ses déconvenues sur le théâtre ukrainien, le Kremlin continue de montrer les muscles. Vladimir Poutine assure ce mercredi que son pays compte développer son potentiel militaire, dont la « préparation au combat » de ses forces nucléaires.

Grande réunion pour 2023

 « Les forces armées et les capacités de combat de nos forces armées augmentent constamment et chaque jour. Et ce processus, bien sûr, nous allons le développer », a vanté Vladimir Poutine au cours d'une grande réunion avec ses chefs militaire pour fixer les objectifs de l'année 2023. « Nous continuerons à maintenir et à améliorer la préparation au combat de notre triade nucléaire », a-t-il ajouté.

Dans cette optique, la flotte russe doit être fournie début janvier en nouveaux missiles hypersoniques de croisière Zircon selon le président russe. Ces missiles intercontinentaux de nouvelle génération, qui se déplacent à cinq fois la vitesse du son, sont très difficiles à intercepter. Le président russe souligne régulièrement le potentiel de ces armes, qu'il dit déployer en Ukraine et à Kaliningrad.

Renforcement annoncé de la flotte

« Début janvier, la frégate Amiral Gorchkov sera en état de service avec de nouveaux missiles Zircon, qui n'ont pas d'équivalent dans le monde », a-t-il insisté. Alors que sa flotte a subi de lourd dommages en mer Noire, notamment la perte de son navire amiral dans la zone le « Moskva », le ministère de la Défense compte y établir de nouvelles bases navales russes à Marioupol et Berdiansk, deux ports qu'elle occupe dans le sud de l'Ukraine.

« Les ports de Berdiansk et de Marioupol fonctionnent pleinement. Nous prévoyons d'y déployer des bases pour les navires de soutien, les services de secours d'urgence et les unités de réparation navale de la marine », a ainsi déclaré le ministre de la Défense Sergueï Choïgou face à Vladimir Poutine lors de la réunion de mercredi, qualifiant l'Ukraine d'une des « priorités » pour 2023 où il promet de « continuer à mener l'opération spéciale (en Ukraine) jusqu'à ce que ses tâches aient toutes été remplies ».

Situation « extrêmement difficile » dans les régions annexées par Moscou

Pour cela, Sergueï Choïgou dit vouloir augmenter les effectifs de l'armée russe à 1,5 million de militaires et relever l'âge limite du service militaire, alors que 300.000 civils sont actuellement mobilisés sous les drapeaux, dont une moitié en formation et l'autre envoyée sur le front ukrainienLe maître du Kremlin admet désormais que la situation est « extrêmement difficile » dans les quatre régions du sud et de l'est de l'Ukraine dont Moscou revendique l'annexion sans les avoir entièrement conquises.

Après une série de reculs dans le nord-est et le sud de l'Ukraine, la Russie concentre ses forces dans l'est du pays. A l'image de la sanglante bataille de Bakhmout que les Russes tentent de prendre depuis l'été avec l'appui des mercenaires du groupe Wagner. En ruines, la ville qui comptait environ 70.000 habitants avant l'invasion de russe semble encore sous contrôle ukrainien mais les soldats russes ont revendiqué la conquête de villages et de zones situées dans sa périphérie.

Face aux pertes humaines et matérielles lourdes que subissent les troupes russes, les Ukrainiens disent craindre une potentielle attaque russe à partir de la Biélorussie voisin, comme aux premiers jours du conflit. Vladimir Poutine y a effectué une visite lundi où il a rencontré son allié le dirigeant Alexandre Loukachenko.