Qui est le champion de la taxation des salaires dans l'OCDE ?

Par latribune.fr  |   |  684  mots
En France, le principal moteur de la diminution du taux effectif d'imposition l'an dernier a été "la baisse des cotisations patronales de sécurité sociale", relève l'OCDE.
Eh bien... ça dépend ! Si l'on considère "les couples avec 2 enfants dans lesquels seul l'homme travaille", c'est la France qui campe sur la plus haute marche de ce podium de la pression fiscale sur les revenus du travail. Mais si l'on observe les autres situations de vie en couple, ce n'est plus vrai. De même, pour les célibataires sans enfant, l'Allemagne et la Belgique notamment, font beaucoup plus fort...

>>> Article publié le 11/04/2017 à 15:51, mis à jour à 17h41 avec tableau interactif

Parmi les 35 pays membres de l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), la France serait donc le pays qui taxe le plus les revenus du travail ? Oui, mais dans un cas particulier (lire ci-après). De fait, elle est loin d'être la championne toutes catégories de la taxation des salaires comme semblent vouloir le clamer un peu vite certains. Certes, l'Hexagone figure toujours parmi les pays de l'OCDE dans lesquels la pression fiscale sur les salaires est la plus élevée, selon un rapport publié mardi par l'Organisation de coopération et de développement économiques.

Mais le rapport de l'OCDE est copieux et détaillé, et, dans son grand tableau interactif (intitulé "Comparez votre pays"), le changement d'un critère (ou le passage de l'onglet "célibataire" à l'autre "couple marié...") change vite le classement. Faites le test.

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Le taux effectif d'imposition, qui reflète le poids des prélèvements sur le revenu disponible des ménages, reste en France bien supérieur à la moyenne de l'OCDE, quelle que soit la composition du foyer fiscal, malgré une baisse limitée de la taxation des salaires l'an dernier. Il prend en compte les impôts et cotisation sociales, qu'ils soient payés par le salarié ou l'employeur (donc à la fois l'impôt sur le revenu et les taxes sur les salaires), déduction faite des allocations et prestations perçues par les contribuables.

Familles : la France première (avec 40%) mais dans un seul cas

En France, en 2016, pour un couple marié avec deux enfants et ne disposant que d'un seul salaire moyen, le poids total des prélèvements sur les revenus du travail a représenté 40% du coût de la main d'oeuvre. Ce taux, en recul de 0,47 point par rapport à 2015, est supérieur de 13,4 points à la moyenne de l'OCDE (26,6%) et place la France en tête du classement des pays membres de l'organisation, devant la Finlande (39,2%), l'Italie (38,6%) et la Belgique (38,6% également).

Mais attention, dans toutes les autres configurations familiales (vérifiez avec le tableau interactif), la France est dépassée par d'autres pays comme la Belgique ou l'Allemagne. (voir tableau ci-dessous ou sur ce lien)

Et quels sont les pays où le taux effectif d'imposition pour les familles est le plus faible ? Ce sont la Nouvelle-Zélande (6,2%), le Chili (7%), l'Irlande (8,3%) et la Suisse (9,1%).

Célibataires : Belgique et Allemagne taxent le plus lourdement

La pression fiscale est plus marquée pour un célibataire sans enfant rémunéré au salaire moyen: en France, l'an dernier, elle a atteint 48,1% (-0,34 point par rapport à 2015), soit 12,1 points de plus que la moyenne pour les 35 pays de l'OCDE (36,0%). Et, pour ce type de foyer fiscal, notre pays (4e) se retrouve au pied du podium, au sommet duquel se tient la Belgique (54,0%), suivie par l'Allemagne (49,4%), puis la Hongrie (48,2%).

A l'autre extrémité du classement figurent le Chili (7%), la Nouvelle-Zélande (17,9%) et le Mexique (20,1%).

Cotisations de sécurité sociale : la France dans le peloton de tête

En France, le principal moteur de la diminution du taux effectif d'imposition l'an dernier a été "la baisse des cotisations patronales de sécurité sociale", relève l'OCDE. De nouveaux allègements sont en effet intervenus au 1er avril 2016 en lien avec le "pacte de responsabilité" lancé par François Hollande dans le sillage du crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE) pour soutenir la compétitivité des entreprises françaises.

Pour autant, "les employeurs en France paient 26,8% des coûts totaux de main-d'oeuvre sous forme de cotisations de sécurité sociale, soit le niveau le plus élevé parmi les pays de l'OCDE", est-il précisé dans ce rapport.

La France fait également partie des huit pays de l'OCDE dans lesquels le montant total des cotisations salariales et patronales de sécurité sociale représente au moins un tiers des coûts totaux de main-d'oeuvre avec l'Allemagne, l'Autriche, la Belgique, la Hongrie, la République slovaque, la République tchèque et la Slovénie.

(Avec Reuters)