Soros, Hughes, Pritzker, Disney... ces milliardaires américains qui exigent d'être plus taxés

Par AFP  |   |  582  mots
Un groupe d’Américains fortunés estime que les nouvelles recettes fiscales devraient provenir des "plus riches financièrement". (Crédits : Reuters)
Une lettre signée ce lundi 24 juin par un groupe de milliardaires américains, dont George Soros ou encore Chris Hughes, appelle à un "impôt modéré sur la fortune" de un dixième des 1% des Américains les plus riches. La question s'est invitée dans le débat des primaires démocrates - plusieurs élus, dont Pete Buttigieg, l'étoile montante de South Bend dans l'Indiana, soutiennent cette mesure.

"Taxez-nous plus" : tel est le message d'un petit groupe de milliardaires américains comprenant l'homme d'affaire George Soros, le co-fondateur de Facebook Chris Hughes et des héritiers des empires Hyatt et Disney aux candidats à la Maison Blanche. Dans une lettre publiée en ligne lundi, ce club de très riches Américains apportent leur soutien à l'idée d'un impôt sur la fortune.

« Nous écrivons à tous les candidats à la présidence, qu'ils soient républicains ou démocrates, pour apporter notre appui à une taxe modérée sur les fortunes de un dixième des 1% des Américains les plus riches - sur nous », y affirment-ils.

La richesse de ce 0,1% de la population est presque aussi importante que celle de 90% de la population américaine. « Tout nouveau dollar émanant de nouvelles taxes doit venir des plus aisés financièrement, pas des Américains de la classe moyenne ou populaire », ajoutent les 18 signataires, issus de 11 familles.

Pete Buttigieg s'attaque aux réductions d'impôts pour les plus riches de Trump

Plusieurs candidats à la primaire démocrate, dont Pete Buttigieg, le maire de South Bend dans l'Indiana, ou Beto O'Rourke, ancien élu de la Chambre des représentants, ont déjà exprimé leur soutien à une telle mesure.

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« Vous ne faites pas sauter le trou dans le budget avec une réduction d'impôts inutile et inabordable pour les plus riches comme c'est le cas actuellement. (...) Nous devons être intelligents en matière de dépenses. Il faut être honnête sur le fait que le déficit est parfois approprié et peut jouer un rôle dans l'économie. C'est notamment le cas lorsque l'on réalise des investissements dans l'éducation, les infrastructures et la santé (...) Nous avons besoin de plus d'équité dans la fiscalité, ce qui veut dire un taux d'imposition marginal plus élevé pour ceux qui gagnent plus, un impôt raisonnable sur la fortune ou quelque chose du genre, pour s'assurer que les gens "redistribue" quand ils deviennent extrêmement riches (...). »

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La taxe pourrait rapporter 2.750 milliards en 10 ans

Mais la lettre met en avant la proposition spécifique de la sénatrice Elizabeth Warren, qui prévoit de taxer les ménages disposant de plus de 50 millions de dollars d'actifs, ce qui correspondrait à environ 75.000 familles. Elle pourrait, selon les estimations, rapporter 2.750 milliards en 10 ans. « Les Etats-Unis ont la responsabilité morale, éthique et économique d'imposer plus lourdement notre fortune », écrivent les signataires.

L'argent récupéré grâce à cet impôt supplémentaire pourrait servir à « aider à faire face à la crise climatique, à améliorer l'économie, à améliorer le système de santé, à créer plus d'égalité dans les opportunités, et à renforcer nos libertés » en ralentissant la croissance des inégalités, assurent-ils.

Pour combler les inégalités, mais aussi renforcer la démocratie

Un tel impôt est aussi à leurs yeux "patriotique" puisque tous les Américains ont comme devoir de contribuer à hauteur de leurs moyens au succès du pays. « Et les plus riches ne doivent pas faire exception. »

Dans la lettre, les signataires font notamment référence à l'investisseur Warren Buffett, 4e fortune américaine, qui rappelle régulièrement qu'il paye relativement moins d'impôt que son secrétaire. L'idée d'un impôt spécifique sur la fortune est, font-ils par ailleurs remarquer en s'appuyant sur des sondages, soutenue par une majorité d'Américains.

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ANNEXE

LETTRE appelant à un "impôt modéré sur la fortune"

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