Sous le choc, le monde des affaires appelle Trump à «mettre fin au chaos»

Par Avec agences  |   |  652  mots
(Crédits : LEAH MILLIS)
IBM, JPMorgan Chase, Citigroup, Apple... les grands patrons américains ont exprimé leur indignation à la suite des événements qui ont eu lieu au Capitole de Washington. La manifestation, qui a dégénéré à l'intérieur même du bâtiment, a fait quatre morts.

"Assaut impensable contre la démocratie", "anarchie", "dégoût": des grands noms du monde des affaires aux Etats-Unis ont vivement condamné mercredi les violences au Capitole causées par des partisans de Donald Trump et exhorté le président sortant à intervenir et à accepter le choix des électeurs. Quatre personnes ont été tuées dans l'enceinte du Capitole et 52 personnes (dont 47 étaient en lien avec des violations au couvre-feu imposé) ont été arrêtées, a fait savoir la police.

"Nous valons mieux que ça", a affirmé le patron de la plus grande banque du pays JPMorgan Chase, Jamie Dimon, en condamnant "fermement" dans un tweet les agissements des manifestants.

Ces manifestants pro-Trump ont envahi le Parlement à Washington, interrompant la session du Congrès qui devait confirmer la victoire de Joe Biden.

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"Nos responsables politiques ont la responsabilité d'appeler à la fin des violences, d'accepter les résultats et, comme notre démocratie le fait depuis des centaines d'années, de soutenir une transition pacifique du pouvoir", a ajouté M. Dimon sans toutefois nommer directement le milliardaire républicain, qui se gargarise régulièrement de ses amitiés avec les grands patrons.

A la tête de la banque Citigroup, Michael Corbat s'est, lui, dit "dégoûté" par les événements.

"En tant qu'une des plus vieilles entreprises des Etats-Unis, nous avons vu notre pays faire face à des événements éprouvants", a-t-il souligné.

"Même si certaines scènes sont dures à regarder, j'ai confiance en notre processus démocratique", a-t-il assuré en espérant que la situation "puisse se résoudre sans effusion de sang supplémentaire".

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Le patron d'Apple, Tim Cook a déploré de son côté un "chapitre triste et honteux de l'histoire" des Etats-Unis.

"Les responsables de cette insurrection devront être tenus pour responsables", a-t-il rappelé.

IBM a aussi condamné "l'anarchie sans précédent" observée à Washington et appelé à l'arrêt "immédiat" des violences.

"Ces actions n'ont pas leur place dans notre société et elles doivent cesser pour que notre système démocratique puisse fonctionner", a ajouté la société.

Trump lâché par son ministre

Pour Richard Trumka, président du puissant syndicat AFL-CIO, les violences au Capitole sont "un assaut impensable contre la démocratie".

"Le chaos dans la capitale de la nation est la conséquence d'efforts illégaux pour changer les résultats légitimes d'une élection démocratique", a aussi fustigé le lobby Business Roundtable, qui représente les plus grandes entreprises américaines.

Le groupe, qui regroupe des fleurons américains allant d'Apple à Boeing en passant par American Express ou Best Buy, a dans la foulée appelé "le président et les autorités à mettre fin au chaos et à faciliter une transition politique pacifique".

La Chambre américaine du Commerce a également exhorté dans le courant de l'après-midi à "cesser immédiatement les attaques" contre le Capitole.

"Le président sortant a incité à la violence dans une tentative de garder le pouvoir, et tout élu qui le défend viole son serment à la Constitution et rejette la démocratie au profit de l'anarchie", a de son côté réagi l'Association nationale des fabricants dans un communiqué.

Des militaires de la Garde nationale ont été envoyés à Washington et Donald Trump a fini par demander à ses partisans, dans une courte vidéo, de "rentrer chez eux", tout en déclarant sans preuves que l'élection avait été "volée".

En réponse, Twitter et Facebook ont supprimé la vidéo et bloqué temporairement le compte du président sortant.

Même le ministre de l'Economie Steven Mnuchin a réagi dans un tweet: "La violence n'est jamais acceptable. Nous devons respecter la Constitution et le processus démocratique."

(Avec AFP)