Trump vise Bruxelles et menace à nouveau de se retirer de l'OMC

Par latribune.fr  |   |  465  mots
Donald Trump juge la proposition de l'UE sur le commerce de l'automobile insuffisante et menace de sortir de l'OMC. (Crédits : LEAH MILLIS)
Le président américain a déclaré dans un entretien à l'agence de presse Bloomberg News que la proposition de l'Union européenne d'éliminer les droits de douanes dans le commerce automobile entre les deux pays n'était pas satisfaisante. Pour accentuer la pression, il a renouvelé sa menace de se retirer de l'OMC.

Une fois de plus, Donald Trump n'a pas mâché ses mots, cette fois, en menaçant ni plus ni moins de quitter l'OMC, soit la principale organisation de régulation du commerce internationale.

"S'ils ne font pas de progrès, je me retirerai de l'OMC", a averti Trump en qualifiant l'accord portant création de l'organisation "du pire accord commercial jamais conclu".

Le président américain menace régulièrement de sortir de l'OMC afin d'accentuer la pression sur ses partenaires commerciaux pour obtenir des accords commerciaux plus favorables à l'économie américaine.

Cette fois, c'est une proposition de l'Union Européenne qui a fait sortir Donald Trump de ses gonds. Bruxelles, à travers sa commissaire européenne au Commerce, Cecilia Malmström, a proposé de supprimer toutes taxes douanières sur les importations automobiles si les Etats-Unis faisaient de même.

"Nous sommes prêts à réduire à zéro nos droits de douane même sur les automobiles. Tous les droits de douane à zéro si les Etats-Unis font de même. Il faut que ce soit réciproque", a-t-elle expliqué devant une commission au Parlement européen.

Une proposition de l'UE jugée insuffisante

Pour Donald Trump, "ce n'est pas suffisant". "Leurs consommateurs ont l'habitude d'acheter leurs voitures, pas d'acheter nos voitures", a souligné ce dernier, qui s'est souvent dit irrité par le fait de voir des Mercedes dans les rues de New York. En juin dernier, Il avait menacé d'imposer une taxe de 25 % sur les voitures importées et a demandé au ministère du commerce d'enquêter sur la question.

Le président américain est engagé sur plusieurs bras de fer en matière de commerce. Il est en guerre ouverte avec la Chine contre lequel il a récemment lancé des taxes sur plusieurs dizaines de milliards de dollars de produits. Il a d'ailleurs comparé l'Union européenne à la Chine pour justifier sa détermination à faire plier Bruxelles.

"L'Union européenne est presque aussi terrible que la Chine, mais en plus petit", a-t-il lancé.

La politique du rapport de force

Cette semaine il est parvenu à un accord avec le Mexique et il tente désormais de convaincre le Canada de souscrire à cet accord. Ottawa juge toutefois que de nombreuses divergences persistent. Le Premier ministre canadien a été jusqu'à déclarer: "pas d'accord est mieux qu'un mauvais accord".

Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a également prévenu qu'il était prêt à riposter à d'éventuelles taxes de Washington sur les voitures européennes.

Donald Trump est convaincu que seul le rapport de force permet d'obtenir des résultats. Il juge par exemple que si les Etats-Unis gagnent enfin des recours auprès de l'OMC, c'est principalement en raison de la menace de quitter cette organisation.