Jadot se rallie à Hamon, Mélenchon toujours "prêt à discuter"

Par latribune.fr  |   |  571  mots
Yannick Jadot a finalement décidé de ne pas se présenter.
Le candidat écologiste a obtenu un accord électoral avec le candidat socialiste à l'Elysée.

Les candidats socialiste et écologiste à l'élection présidentielle, Benoît Hamon et Yannick Jadot, ont scellé un accord jeudi, conduisant au retrait de la candidature du représentant d'Europe-Ecologie-Les Verts de la course à l'Elysée.

Yannick Jadot a dit avoir pris sa décision en vertu de l'"accord formidable" négocié avec les socialistes, qui sera soumis d'ici dimanche à l'approbation des militants écologistes. "Je retire ma candidature à l'élection présidentielle pour participer à une grande aventure", a-t-il dit lors du journal de 20 heures de France 2. "Je serai dans cette campagne donc je serai là tous les jours pour m'assurer que les engagements sont tenus".

Accord pour les législatives

En meeting à Arras (Pas-de-Calais), Benoît Hamon a salué ce choix, exprimant l'espoir qu'il constitue "la première pierre d'un rassemblement qui continuera à grandir et à s'amplifier." Interrogé sur le contenu de l'accord Verts-PS, Yannick Jadot a évoqué une "sortie du nucléaire en 25 ans", l'abandon du projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) et l'introduction d'une dose de proportionnelle aux élections pour "revitaliser la démocratie, redonner la pouvoir aux citoyens".En outre, d'après FranceInfo, qui a obtenu une copie de l'accord, entre 38 et 40 circonscriptions seront réservées aux Verts pour les législatives, dont 15 "gagnables".

Le désormais ex-candidat écologiste a invité le représentant de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, à l'imiter en se retirant lui aussi de la course à l'Elysée. "Face à [la présidente du Front national-NDLR] Marine Le Pen, face aux candidats de l'immobilisme, nous pouvons gagner cette élection présidentielle", a-t-il dit.

"Pour la première fois, l'écologie, le social, l'Europe et la démocratie peuvent gagner une élection présidentielle. Alors Jean-Luc, parlons-nous, continuons à travailler et créons cette grande espérance autour d'un rassemblement", a-t-il ajouté à l'adresse du candidat d'extrême gauche.

Mélenchon "ne ferme aucune porte"

Le candidat de la France insoumise lui a directement répondu jeudi soir. Invité de l'Émission politique sur France 2, Jean-Luc Mélenchon a répliqué: "Je l'entends dire 'c'est un pari, je me lance dans la grande aventure". Moi je ne fais aucun pari et je ne suis pas un aventurier". Il s'est dit prêt à rencontrer "dimanche ou lundi" son concurrent socialiste, avec lequel une amorce de dialogue s'est engagée ces derniers jours.

"Je ne ferme aucune porte, ce n'est pas moi qui ferme les portes, je suis prêt à discuter", a-t-il insisté. "Si Benoît Hamon me dit : 'Je te propose le principe d'une candidature unique', je regarderai ce qu'il me propose, ce n'est pas ce qu'il fait.'"

Mais un accord pour la présidentielle semble encore loin : à la question de savoir s'il pourrait retirer sa candidature après avoir obtenu des garanties de Benoît Hamon, Jean-Luc Mélenchon a répondu : "Pourquoi il ne la retirerait pas, lui ?" "J'ai 65 ans, vous croyez que je commence une carrière de candidat ? Ce n'est pas mon sujet. Mon sujet, c'est le triomphe d'un ordre d'idées et d'une capacité à rassembler. Je ne veux pas dilapider ça", a-t-il ajouté.

(Avec Reuters)