
Le revenu universel, combien ça coûte ? Parmi les interrogations que pose la mesure phare de Benoît Hamon, cette question demeure centrale. Durant la primaire de la Belle Alliance Populaire (BAP), ses concurrents n'ont cessé d'avancer l'argument du coût pour la décrédibiliser : 300 milliards pour les uns, 350 milliards pour les autres, "c'est l'équivalent du budget de l'État", fustigeait d'ailleurs Arnaud Montebourg, qui s'est pourtant rallié à Benoît Hamon au second tour.
Ce dernier a fait évolué sa proposition au cours de la campagne. Dans son programme, tel que détaillé sur le site BenoitHamon2017.fr, il décline la mise en place du revenu universel en trois étapes :
- Dès 2018, le RSA passerait de 514 euros à 600 euros (+ 10%) et serait étendu aux 18-25 ans;
- Suite à une "grande conférence citoyenne", les contours du revenu universel (montant, financement, etc.) seraient fixés définitivement, et le dispositif serait étendu "à l'ensemble de la population";
- A terme, le revenu universel serait fixé à 750 euros par mois.
Ces étapes étant désormais figées pour la présidentielle, l'Institut Montaigne, un think tank d'orientation libéral, a chiffré leur coût sur commande des Echos, de TF1 et d'Europe 1.
■ Coût de l'étape 1 : entre 37,9 et 44,7 milliards d'euros
Aujourd'hui, le RSA est délivré sous condition de ressources aux personnes âgées de 25 ans ou plus. Son montant forfaitaire est de 514 euros.
En passant le RSA à 600 euros par mois et en élargissant le public concerné aux 18-25 ans, l'Institut Montaigne estime que la mesure coûtera entre 37,9 milliards et 44,7 milliards d'euros.
Dans ses projections, Benoît Hamon avance un montant très proche. Durant la primaire, il a d'ailleurs martelé que ce coût est équivalent à celui du CICE. Au 31 juillet 2016, les entreprises ont déclaré 43 milliards de créances vis-à-vis l'Etat pour le CICE.
■ Coût de l'étape 2 : entre 260 et 372 milliards d'euros
Le détail de la seconde étape n'est pas encore fixé, puisque Benoît Hamon promet une grande conférence citoyenne sur le sujet. Néanmoins, l'objectif à l'issu de cette conférence et d'étendre le dispositif "à l'ensemble de la population", comme écrit dans le programme.
L'Institut Montaigne a basé ses calculs sur le versement de 600 euros mensuels à l'ensemble de la population. Dans ces conditions, la mesure coûterait 372 milliards d'euros à l'Etat.
Benoît Hamon a également évoqué l'instauration d'une condition de ressource, impliquant que les personnes éligibles au revenu universel doivent toucher moins de 2.000 euros nets mensuels. Dans ce cadre là, le think tank estime que la mesure ne coûterait plus que 260 milliards d'euros.
■ Coût de l'étape 3 : 349 milliards d'euros
A terme, Benoît Hamon ambitionne de fixer le montant du revenu universel à 750 euros nets mensuels. Ce choix coûterait 464 milliards d'euros en l'état, ou 325 milliards d'euros si le versement est conditionné.
Or, l'instauration du revenu universel implique la suppression de certaines aides existantes, comme le RSA, la prime d'activité... de quoi réaliser 35 milliards d'économies. De plus, si les prestations familiales et le coefficient familial sont également supprimés, ces mêmes économies pourraient atteindre 79 milliards d'euros.
A cela s'ajoutent des recettes supplémentaires, générées par la réforme fiscale proposée par le candidat socialiste. Au total, l'Institut Montaigne évalue entre 41 et 159 milliards les rentrées potentielles pour l'État. En net, le coût du revenu universel tomberait donc entre 305 et 424 milliards d'euros, soit un montant médian de 349 milliards d'euros.
Si un enfant est majeur à 18 ans, il n'est pas non plus autonome pour tous ses choix...
Arrêtons de croire que les parents ne jouent plus aucun rôle passé les 18 ans.
Et le fait que les jeunes soient dépendant financièrement de ses parents leur permet d'avoir un minimum de droits de regard sur la conduite de ses études, etc...
Bien évidemment, les 18-25 ans n'ont pas tous la chance d'avoir des parents qui "assurent" derrière, et il faut aider les plus modestes (bourses etc...).
Mais sur le fond, que la collectivité prenne en charge l'autonomie financière de tous les jeunes majeurs risque d'enlever aux parents un des leviers qu'ils ont pour éviter que leurs "grands enfants" partent en vrille - le pognon.
Oui pour aider au max les 18/25 dont les parents n'ont pas les moyens, mais il faut aussi aider les parents à garder minimum de contrôle sur leur progéniture
Cordialement
"et les gens qui touchent cela ne cherchent jamais un travail et n'apportent rien à la France"
Photo du marché du travail en France aujourd'hui :
- Environ 5 à 6 millions de chômeurs, auxquels il faut rajouter les radiés.
- Plus de 25 millions de personnes titulaires d'un emploi, donc plus de 25 millions d'emplois pourvus.
- Environ 400 000 emplois non pourvus, soit environ 1,5% du total des emplois existants dans le pays. Et si vous vous penchez sur ces 400 000 "emplois", il y en a beaucoup auxquels on ferait déjà honneur en les qualifiant d'étrons.
- Environ 30 millions de déclarations URSSAF de prise de poste par an.
Donc non, en France, quand il y a un emploi disponible, à moins que ce soit vraiment un gros déchet, il est très rapidement pourvu. La légende du chômeur fainéant et de tous ces gens qui sont ravis de leur existence à minima et n'ont pas envie de plus reste essentiellement un conte.
"De nos jours bien des gens n'ont aucun interet à aller travailler."
Justement, tout d'abord pour vérifier il faudrait qu'il y ait des jobs disponibles pour ces gens (spoiler alert : ce n'est pas le cas), et ensuite, la réalité révèle que dès qu'un job à peu près potable est disponible, des hordes de chômeurs et titulaires du RSA se jettent dessus, parce qu'ils sont loin de vouloir se contenter d'une existence au rabais aux minima sociaux. Ce qui fait qu'à tout moment en France, 98,5% des postes disponibles sont occupés, pas de vide, pas de creux, mais des millions de personnes laissées sur le carreau.
Et en tant qu'ingénieur dans le high-tech, ça va être de pire en pire car au quotidien notre travail va exterminer des jobs par pelletées. Ce n'est pas pour rien que la Silicon Valley aux USA et le Conseil National du Numérique en France (aucun des deux n'étant marqué à l'extrême-gauche) sonnent l'alerte en disant "vous voyez tous ces jobs? On sait faire, ou on saura très bientôt". Donc préparez-vous à un doublement, puis quadruplement, puis plus encore, du nombre de chômeurs et titulaires du RSA, que vous pourrez traiter de fainéants à foison, jusqu'à ce que votre tour vienne (donnez-moi votre métier et je vais vous dire dans combien de temps on l'exterminera à peu près).
Prenons un exemple, je gagne 2200€, je ne bénéficie donc pas du revenu universel. Mon voisin gagne 1900€, plus 750€ de revenu universel, soit un total de 2650€.
J'ai donc intérêt à travailler moins pour être juste sous les 2000€ pour gagner plus au final. Je ne comprends plus l'intérêt de cette mesure.
Réponse : si vous avez tracé une courbe continue croissante et convexe commençant dans les négatifs, alors vous êtes favorable au revenu universel.
Autre exercice : essayez de tracer cette courbe avec le système existant...et vous comprendrez alors à quel point il est absurde !
Ha bon lesquels exactement ?
"pure mesure clientéliste qui a surtout pour but de satisfaire l'UNEF"
Tous ceux qui pensent encore que le Revenu Universel est une utopie d'extrême-gauche sont priés d'aller combler leur inculture en allant se renseigner sur les positions de NKM, Frédéric Lefebvre, Nixon, Friedmann, Hayek, de la Silicon Valley dans son ensemble, de nombreuses conférences TED acclamées par le public présent, etc... (liste non exhaustive) et de revenir parler avec les adultes seulement après.
-le redressement du taux de marge des entreprises (même si on reste très en dessous du niveau allemand)
-la stabilisation de la courbe du chômage (peut être même un début d'inversion)
-le retour de création d'emplois marchands
-la baisse du nombre de défaillances d'entreprises
-une certaine reprise de l'investissement privé.
Il faut de façon très volontaire pousser les feux de la politique de l'offre en pérennisant le CICE et en en augmentant considérablement la portée (3 fois plus ?)
@Alatar : dans la première phase il s'agit ni plus ni moins que d'augmenter (un peu) le RSA et de l'étendre aux 18-25 ans, c'est à dire ni plus ni moins qu'aux étudiants. Un salaire étudiant, c'est une vieille revendication de l'UNEF...
Si je suis bénéficiaire net, je suis tout à fait favorable au revenu universel qui va gommer les inégalités, réduire l'injustice sociale, simplifier les prestation sociales et renforcer la cohésion du pays.
Si je suis contributeur net, alors je trouve que ce revenu universel est irresponsable, risque d’alourdir la dette sur le dos des générations futures et accroître la pression fiscale , ce qui aura un impact sur la compétitivité de la France.
Cet institut est donc la voix de la droite libérale.
A la différence d'autres organismes il n'a pas l'obligation de se baser sur des démarches scientifiques, il peut basculer dans le mensonge sans crainte de santion de la communauté scientifique.
Il est dans l'idéologie, parfois dans la propagande, exceptionnellement dans la science, mais n'est pas plus crédible qu'un parti politique.
Reprendre mot pour mot leur article complètement déconnecté du programme de Hamon, et en faire un article signé "la tribune" est, à mon sens, à la limite de l'éthique journalistique.
Feriez vous pareil pour le tabac ou le réchauffement climatique? Il en existe des instituts de lobbying qui intoxiquent le débat!
Sur le financement du RB ,Montaigne ne tient pas compte du taux de retour (IR,IS, CSG,TVA) et d'autres sources possibles de financement comme la lutte efficace contre l'évasion fiscale et une taxe GAFA.
=> il est où l'universel ???
Pour financer :
- suppression de toutes les aides (apl, Edf/GdF moins cher...)
- suppression des sociétés HLM
- suppression allocation chômage
- montants plus faibles pour les enfants et les retraites (qui doivent toucher une retraite uniquement proportionnelle à leurs cotisations et pas 36 calculs différents)
- fiscalisation de ce revenu universel comme tout autre revenu
- suppression des niches fiscales (y compris PEA, assurance vie, PEE, action gratuite ...) => meme imposition pour tous les salaires
La réforme fiscale proposée par TP aiderait à améliorer le taux de retour du RB,mais elle ne peut pas être considérée comme un financement important du RB.
"Piketty [...] reste accroché à la valeur travail et à la possibilité que la croissance reparte"
En partie seulement, il est en train de glisser peu à peu en faveur du RU. Il n'est pas totalement convaincu que la croissance forte va revenir, cf son livre dans lequel justement il explique que ça ne reviendra pas durablement. Il s'affirme tout de même en faveur du Travail et de la Croissance Verte (qui permettra de gratter quelques points de croissance pendant quelques années voire une petite décennie), mais n'est pas totalement naïf. Le Revenu Universel est la conclusion logique des constats qu'il tire dans son livre, même s'il a encore un peu de mal à totalement l'accepter.
Mais TP reste fidèle(pour le moment) à un RB conditionnel.
Cette idée de RB a complètement chamboulé les idées pré-établies de beaucoup d'économistes keynésiens de gauche , comme C.Ramaux de Paris 1 ou T.Porcher ou le directeur d'alternatives économiques ,G.Duval. Certains de ses économistes ont appris l'existence du RB lors du mouvement ND sur la place de la république.
D'ailleurs,je pense que les principales propositions d'Hamon comme le RB,la diminution du temps de travail, la transition énergétique,l'abolition de la loi travail ont été fortement influencées par ND.
Faisons du social ! Nous avons affaire à un "super gestionnaire en économie", c'est purement et simplement de la MAGALOMANIE!!!!!! Je ne lui laisserai certainement pas gérer une entreprise!
La contre partie, c'est que nous allons tous payer encore plus d'impôts et de taxes et que la situation deviendra intenable ! Et vous verrez les gens vont vite déchanter! Voyez déjà le résultat Hollande...
Quel grand ILLUSIONNISTE Mr Hamon !
C'est de l'inconscience ....on n' en a jamais assez : Les 35 h, 5 semaines de congés, les allocs, le rsa, et toutes les aides etc.
Pressons le citron pendant qu'il y a encore un peu de jus.....!
Avez vous une seule donnée chiffrée pour étayer votre "argumentation"?
Forte baisse du déficit budgétaire, stabilisation du chômage, réduction du déficit commercial... le bilan de Hollande est globalement bon.
Qu'est-ce qui vous permet d'écrire "Hollande c'est la France à terre"?