À Berlin, Merkel et Tsipras se disent prêts à coopérer

Par latribune.fr avec Reuters  |   |  461  mots
Les deux dirigeants devaient participer lundi soir à un dîner au cours duquel les réformes réclamées à la Grèce devraient être discutées plus en profondeur.
A l'occasion de la première visite du Premier ministre grec à Berlin, la chancelière a assuré vouloir "une coopération dans un esprit de confiance mutuelle". Alexis Tsipras s'est également positionné en faveur du dialogue, unique voie possible selon lui.

Une soif de coopération malgré des divergences ? La chancelière allemande Angela Merkel et son homologue grec Alexis Tsipras ont appelé lundi 23 mars à "dépasser les stéréotypes" lors de leur rencontre à Berlin. Il s'agissait de la première visite du Premier ministre grec dans la capitale allemande.

Après qu'Alexis Tsipras a dit espérer "un nouveau départ" dans les relations entre les deux pays, la chancelière a reconnu "des questions difficiles" et des "désaccords", mais elle a assuré vouloir "une coopération dans un esprit de confiance mutuelle". Ajoutant:

"Nous voulons que la Grèce soit forte économiquement, nous voulons que la Grèce connaisse la croissance et, surtout, qu'elle puisse vaincre un chômage si élevé."

"Pour cela, vous avez besoin de réformes structurelles, un budget solide et une administration qui fonctionne", a insisté Angela Merkel. Les deux dirigeants devaient participer ensuite à un dîner au cours duquel les réformes réclamées à la Grèce devraient être discutées plus en profondeur.

"Cette réunion est importante, car nous devons mieux nous comprendre, il n'y a pas d'autre voie que le dialogue", a dit Alexis Tsipras tout en répétant son opposition aux politiques d'austérité menées en Europe et en donnant sa propre idée des réformes. Selon lui, les principales réformes à mener en Grèce sont à trouver dans la lutte contre la fraude fiscale et la lutte contre la corruption.

"Laissons derrière les ombres du passé"

Les tensions entre Athènes et Berlin ont aussi été alimentées ces dernières semaines par les demandes grecques de réparations allemandes au titre de l'occupation nazie pendant la Seconde Guerre mondiale. Le dirigeant hellénique a toutefois affirmé que personne, dans son gouvernement, n'avait l'intention de confisquer des biens appartenant à des Allemands, comme l'avait pourtant laissé entendre son ministre de la Justice, et a ajouté que les réparations réclamées n'étaient pas "matérielles".

"S'il vous plaît, laissons derrière nous les ombres du passé", a-t-il lancé. "L'Allemagne démocratique d'aujourd'hui n'a rien à voir avec l'Allemagne du Troisième Reich qui a fait couler tant de sang."

Quelques heures plus tôt, le ministère allemand des Affaires étrangères a réaffirmé que le chapitre était définitivement "clos". Angela Merkel s'est dite pleinement consciente des souffrances du peuple grec sous l'occupation nazie et a laissé entendre qu'elle pourrait augmenter les fonds réservés depuis l'an dernier aux programmes d'échange entre jeunes Grecs et jeunes Allemands. Ces fonds ont pour l'instant été fixés à 1 million d'euros par an pendant trois ans.

>> Aller plus loin L'Allemagne doit-elle vraiment des réparations de guerre à la Grèce ?