Brexit (J-17) : May arrache des concessions à l'UE, Corbyn les démolit

Par Reuters  |   |  632  mots
Les députés britanniques sont appelés ce mardi à se prononcer une deuxième fois sur le projet d'accord négocié par Theresa May avec les pays de l'UE. (Crédits : Reuters)
Nuitamment, à Strasbourg, Theresa May et le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker ont annoncé s'être entendus sur des mesures visant à éviter le rétablissement d’une frontière "dure" entre l’Ulster et la République d’Irlande après le Brexit, tout en permettant à Londres de quitter l’Union douanière d’ici 2020. Corbyn, très cinglant avec la Première ministre, appelle à rejeter ce nouvel accord.

L'Union européenne et le Royaume-Uni ont annoncé lundi soir, dans un communiqué commun, un accord qui doit éviter le rétablissement d'une frontière "dure" entre l'Ulster et la République d'Irlande après le Brexit, tout en permettant à Londres de quitter l'Union douanière* d'ici 2020.

Cette annonce de dernière minute, à la veille d'un deuxième vote de la Chambre des communes sur l'accord de retrait* négocié avec les Européens, vise à lever l'opposition des 'Brexiters' du Parti conservateur et des élus nord-irlandais du Parti unioniste démocrate (DUP), pour qui le maintien dans le marché unique* constitue un casus belli.

L'accord de retrait ne sera pas modifié, ont assuré les deux parties, mais y sera ajoutée une "déclaration unilatérale*" du Royaume-Uni, qualifiée "d'assurance juridique" par Theresa May, lui permettant de "démanteler" le "backstop"* si aucune alternative n'est trouvée au 31 décembre 2020.

Lundi soir, le ministre britannique David Lidington, les garanties contraignantes sur le "backstop" (clause de sauvegarde) obtenues lundi dans la nuit à Strasbourg par la Première ministre britannique, Theresa May, renforcent et améliorent l'accord de Brexit. Il ajoutait que deux nouveaux documents conjoints seraient produits ce soir, précisant que, mardi, la Chambre des communes aurait à se prononcer sur cet accord "amélioré".

A Strasbourg, un officiel a déclaré que le président de la Commission européenne et Theresa May devaient tenir sous peu une conférence de presse. Les responsables européens avaient déclaré un peu plus tôt qu'il n'y aurait de conférence de presse commune qu'en cas de progrès.

Des "changements légalement contraignants"

Mais lundi soir, Theresa May a arraché des "changements légalement contraignants qui renforcent et améliorent l'accord de retrait* et la déclaration politique*", a expliqué  Lidington, qui est le nouveau bras droit de la Première ministre depuis le 8 janvier après la démission surprise du vice-Premier ministre Damian Green poursuivi dans une affaire de harcèlement sexuel..

"L'UE ne peut pas chercher à retenir indéfiniment le Royaume-Uni dans le backstop; le faire serait une violation explicite des engagements légalement contraignants que les deux parties ont pris", a déclaré David Lidington.

Theresa May et les Européens se sont entendus en outre sur une déclaration commune qui doit être annexée à la déclaration politique, a-t-il dit.

"Rien qui s'approche" des promesses faites au Parlement, selon Corbyn

Après avoir appelé lundi soir les députés britanniques à rejeter l'accord de Theresa May qui sera présenté ce mardi au Parlement, le leader travailliste a déclaré mardi que les assurances que la Première ministre britannique a obtenues lundi soir de la part de l'Union européenne concernant le Brexit sont très loin des changements qu'elle a promis aux députés de la Chambre des communes.

"Les négociations de la Première ministre ont échoué. L'accord de (lundi) avec la Commission européenne ne contient rien qui s'approche des changements que Theresa May a promis au Parlement", a déclaré Corbyn dans un communiqué.

"C'est pourquoi les membres du Parlement doivent rejeter cet accord (ce mardi)", ajoute-t-il.

Les députés britanniques sont appelés ce mardi à se prononcer une deuxième fois sur le projet d'accord négocié par Theresa May avec les pays de l'UE. Pour mémoire, le 15 janvier, la Chambre des communes avait massivement rejeté par 432 voix contre 202 l'accord que les négociateurs britanniques et européens avaient conclu au mois de novembre.

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(*) Le petit dico bilingue du Brexit