Ces 279 milliards d'euros que la Grèce réclame à l'Allemagne

Par latribune.fr avec Reuters  |   |  356  mots
Lors de sa visite à Berlin le 23 mars, Alexis Tsipras a adopté un ton plus modéré, invitant ainsi à "laisser derrière les ombres du passé". Mais la hache de guerre n'a pas été enterrée.
Berlin a rejeté à plusieurs reprises ces dernières semaines les demandes du nouveau gouvernement grec, affirmant que la question des réparations de guerre avait été réglée une fois pour toutes. Mais une commission parlementaire a été mise en place par le Premier ministre Alexis Tsipras pour s'occuper de ce dossier.

Une somme qui atteint les 278,7 milliards d'euro. C'est, d'après les calculs de la Cour des comptes grecque, ce que doit l'Allemagne à la Grèce en réparations de guerre à la suite de l'occupation du pays par l'armée allemande entre 1941 et 1944, a déclaré lundi 6 avril le vice-ministre grec des Finances, Dimitris Mardas, devant une commission parlementaire.

Mise en place par le Premier ministre Alexis Tsipras pour s'occuper de ce dossier, cette commission parlementaire a commencé ses travaux mercredi 1er avril. Celle-ci travaille également sur le remboursement d'un "prêt d'occupation" que la Banque de Grèce avait été forcée d'accorder à l'Allemagne pendant la guerre et sur la restitution de trésors archéologiques.

Berlin a rejeté à plusieurs reprises ces dernières semaines les demandes du nouveau gouvernement grec dirigé par le parti de la gauche radicale Syriza, affirmant que la question des réparations avait été réglée une fois pour toutes.

Le ministre de la Justice grec prêt à confisquer des biens allemands

À la mi-mars, le ministre grec de la Justice Nikos Paraskevopoulos s'était déclaré prêt à appliquer une décision de la Cour suprême datant d'il y a quinze ans, autorisant la Grèce à confisquer des biens allemands pour verser des indemnités aux descendants des victimes d'un massacre commis par des Waffen SS en juin 1944 dans le village de Distomo.

Lors de sa visite à Berlin le 23 mars, Alexis Tsipras a adopté un ton plus modéré, invitant ainsi à "laisser derrière les ombres du passé". Mais la hache de guerre n'a pas été enterrée.

     | Lire Pourquoi Alexis Tsipras insiste sur la question des réparations allemandes

Le chef de la diplomatie allemande, Frank-Walter Steinmeier, a déclaré que son pays était tout à fait conscient de sa responsabilité morale et politique dans les "terribles événements" survenus en Grèce pendant la guerre mais a affirmé que le dossier des réparations était définitivement réglé, l'Allemagne ayant versé 115 millions de Deutsche Mark (60 millions d'euros) en 1960 à la Grèce.

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