Faut-il un ministre des finances européen ? Oui dit le gouverneur de la Banque de France

Par latribune.fr  |   |  396  mots
François Villeroy de Galhau
Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, réclame la nomination d'un ministre des finances pour l'Europe. Il juge cette fonction indispensable au travail de la BCE.

 Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, réclame la nomination d'un ministre européen des Finances, pendant politique selon lui indispensable au travail de la Banque centrale européenne (BCE), dans un entretien samedi au quotidien italien La Repubblica.

"Le pilier monétaire existe et il est solide, la BCE fait son travail. Ce qui manque terriblement est le second pilier, une meilleure coordination des politiques économiques", explique-t-il en réponse à une question sur la solidité de l'eurozone.

"C'est pourquoi je propose la nomination d'un ministre des Finances européen", qui pourrait être nommé de la même manière que l'a été la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, ajoute le gouverneur français.

Le coût de l'absence de gouvernance

"Depuis 2011, l'absence de gouvernance a coûté 2 à 5 points de PIB à l'eurozone et donc des millions d'emplois", a-t-il fait valoir tout en assurant: "Nous ne sommes pas en train de proposer plus de Bruxelles mais plus de croissance et d'emplois".

Interrogé pour savoir si la France était prête à renoncer à une part de souveraineté sur sa politique économique, François Villeroy de Galhau a préféré parler "de partage de souveraineté".

"L'union financière doit être un parcours réalisé par étapes", a-t-il ajouté en soutenant la proposition du ministre italien des Finances, Pier Carlo Padoan d'"une intégration sur la base du volontariat et progressive".

Le nouveau ministre européen "serait membre de la commission (européenne), président de l'eurogroupe et à la tête d'un Trésor européen composé des services économiques de la commission et du Mécanisme européen de stabilité", a précisé le responsable français.

Il serait chargé d'élaborer la stratégie collective de l'eurogroupe et de veiller à son application, "via des incitations et des sanctions".

Interrogé sur le projet de réforme du travail en France, il a relevé qu'en 2015, la croissance avait été plus forte en France qu'en Italie (1,2% contre 0,6%) mais que parallèlement, l'Italie avait créé 270.000 emplois contre seulement 82.000 en France.

"Une des explications est l'approbation du Jobs Act", la réforme italienne du marché du travail entrée en vigueur début 2015. "La France ne peut pas rester l'un des seuls pays européens où le chômage ne baisse toujours pas. Le statu quo n'est pas une solution", a-t-il insisté.

(AFP)