Grâce à une majorité fragile, Theresa May obtient la confiance de la Chambre des communes

Par latribune.fr  |   |  434  mots
Privée de la majorité absolue depuis son pari raté des élections législatives anticipées du 8 juin, Theresa May a écourté un déplacement à Berlin pour assister au vote.
Premier test de solidité de l'alliance entre les conservateurs et le DUP, le vote sur le discours de la reine a permis à Theresa May de valider son programme législatif. Non sans quelques remous, notamment sur la question du Brexit.

La Première ministre britannique a obtenu jeudi la confiance de la Chambre des communes par une courte majorité de 323 voix contre 309, après la formation d'une alliance parlementaire avec ses alliés nord-irlandais du DUP. Privée de la majorité absolue depuis son pari raté des élections législatives anticipées du 8 juin, Theresa May a écourté un déplacement à Berlin pour assister au vote.

La veille, mercredi, la locataire du 10 Downing Street avait obtenu à la Chambre le rejet de justesse, déjà, d'un premier amendement déposé par l'opposition travailliste pour contester un projet de plafonnement des salaires de certains fonctionnaires.

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Mais ce vote serré ne lui a pas permis d'aborder le vote sur "le discours de la reine", qui permet à la Chambre des communes de valider le programme législatif du gouvernement, en toute sérénité. Pour ajouter à ses difficultés, ce n'est pas à un, mais à trois votes que les députés ont procédé. Trois amendements déposés par l'opposition ont permis d'évaluer la discipline de la nouvelle majorité - car, théoriquement, il suffit à seulement sept députés conservateurs de fronder pour mettre la Première ministre en échec.

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L'amendement sur les politiques d'austérité rejeté

Le premier visait à garantir le droit à l'avortement en Irlande du Nord, contesté par le DUP. Pour éviter une défaite, le gouvernement a dû lâcher du lest et autoriser le déblocage de fonds pour permettre à des Nord-Irlandaises d'avorter en Angleterre. Les deux autres ont été rejetés. Le deuxième demandait à Theresa May d'aborder différemment la sortie de l'Union européenne - en conservant l'accès au marché commun et à l'union douanière, sa vision d'un "Brexit dur" étant contestée jusqu'au sein de son propre parti, et le troisième l'appelait à renoncer aux politiques d'austérité, vivement critiqués après l'incendie meurtrier de la tour Grenfell, à Londres.

Jeremy Corbyn, chef de file du Labour, a estimé jeudi que "Theresa May n'a pas de mandat pour continuer à fermer nos écoles, nos hôpitaux, nos commissariats et d'autres services publics vitaux ou pour tirer le Brexit vers le bas. Le Labour combattra ces politiques pied à pied".

Le Labour est prêt "à former un gouvernement (...) au service du plus grand nombre et non de quelques-uns", a-t-il insisté en promettant un Brexit qui donne la priorité à l'emploi et un transfert des richesses et du pouvoir au peuple.

(Avec Reuters)