Grèce : Christian Noyer demande une recapitalisation des banques mi-août

Par latribune.fr  |   |  463  mots
"L'urgence est de stabiliser l'économie et de restaurer la confiance, pour faire revenir (les) dépôts", explique Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France.
Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France et membre du conseil des gouverneurs de la BCE, plaide pour une recapitalisation des banques grecques dès la mi-août. De son côté, le ministre grec des Finances Euclide Tsakalotos a indiqué mercredi qu'une recapitalisation des banques grecques devrait intervenir d'ici la fin de l'année.

Le gouverneur de la Banque de France et membre du conseil des gouverneurs de la BCE Christian Noyer souhaite vendredi une recapitalisation dès la mi-août des banques grecques, affectées par les retraits massifs et la dégradation économique.

Dans un entretien au journal Le Monde, Christian Noyer estime qu'"une première injection de capital" dans les banques grecques "serait souhaitable pour stabiliser le secteur" dès la mi-août.

La première tranche "du nouveau plan de recapitalisation intégré à l'accord du 13 juillet" entre la Grèce et les créanciers doit être apportée "juste après la signature du plan d'aide" entre la Grèce et ses créanciers "attendue le 11 août", assure Christian Noyer, qui siège également au conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE).

25 milliards d'euros pour recapitaliser les banques grecques

Pour Christian Noyer, "l'urgence est de stabiliser l'économie et de restaurer la confiance, pour faire revenir (les) dépôts. C'est l'objectif du nouveau plan de recapitalisation intégré à l'accord du 13 juillet", assure-t-il au quotidien du soir.

L'accord du 13 juillet, qui permet l'ouverture des négociations d'un troisième plan d'aide à la Grèce évalue entre 10 et 25 milliards d'euros le montant qui pourrait être destiné à recapitaliser les banques grecques. Les estimations du gouvernement grec chiffrent à environ 10 milliards d'euros le besoin en capital.

Après l'apport de cette aide, le Fonds grec de stabilité financière, qui contrôle 55% du capital des banques, va donc voir sa part s'accroître. Une fois la crise passée, "il pourra revendre ses actions au secteur privé", assure le gouverneur de la Banque de France.

Les clients des banques ne seront pas mis à contribution

Par ailleurs, le gouverneur de la Banque de France fait part de son opposition à une ponction directe sur les dépôts des clients des établissements financiers. Ainsi, il se dit "contre l'idée de solliciter les gros déposants grecs car ce sont aujourd'hui en majorité des PME", petites et moyenne entreprises.

"Cela reviendrait à détruire l'outil productif du pays", déclare-t-il en assurant que sa position est "largement partagée au sein du conseil des gouverneurs" de la BCE. Une solution adoptée à Chypre en 2013, mais inenvisageable pour le gouverneur de la Banque de France. Un tel message devrait permettre le retour de la confiance dans l'économie grecque et des investisseurs :

"Nous espérons qu'une telle clarification favorise le retour de la confiance et d'une grande partie des 90 milliards d'euros sortis de Grèce depuis 2010 et (fasse) sortir les billets de banque de sous les matelas", poursuit-il.

Après trois semaines de fermeture, les banques grecques ont rouvert lundi 20 juillet. Mais les restrictions et les contrôles de capitaux demeurent dans le pays.

 (Avec AFP)