Grèce : l'Europe doit prêter au moins 36 milliards d'euros, d'après le FMI

Par latribune.fr  |   |  458  mots
Les besoins de financement globaux du pays ont été aggravés par "d'importants changements politiques" à Athènes et sont estimés au total à 50 milliards d'euros d'ici à 2018, note le FMI dans un rapport publié jeudi 2 juillet.
Le Fonds monétaire international (FMI) a prévenu jeudi que la Grèce aurait besoin d'une prolongation des prêts accordés par l'Union européenne et d'une vaste annulation de dette si sa croissance économique est moins forte que prévu et si des réformes ne sont pas mises en oeuvre.

Dans un rapport publié jeudi 2 juillet , le FMI rapporte que le Grèce aura besoin d'une nouvelle aide de 36 milliards d'euros des Européens (Union Européenne et BCE) dans les trois prochaines années même si le pays accepte dimanche le plan des créanciers soumis à référendum.

L'institution financière a également revu à la baisse ses prévisions de croissance de 2,5% à 0% cette année, mais sans tenir compte de la mise sous contrôle des capitaux depuis lundi en Grèce. Les besoins de financement globaux du pays ont été aggravés par "d'importants changements politiques" à Athènes et sont estimés au total à au moins 50 milliards d'euros d'ici à fin 2018.

Des délais de remboursement repoussés

Le FMI estime par ailleurs que les Européens devront considérablement repousser les échéances de remboursement de la Grèce en "doublant" la durée de vie de leurs obligations et la période de grâce sur les intérêts.

Ils s'exposent toutefois à une perte sèche ("haircut") de plus de 53 milliards d'euros dans l'hypothèse où la Grèce ne tiendrait pas les objectifs budgétaires du plan des créanciers, indique ce rapport préliminaire sur la dette grecque : "Si le paquet de réformes actuellement à l'étude est davantage affaibli, un haircut sur la dette deviendra nécessaire", précise le texte dont la publication a été exceptionnellement avancée en raison du scrutin de dimanche.

Un allègement de la dette nécessaire

Depuis plusieurs semaines, le Fonds répète que ses partenaires européens doivent faire un geste pour alléger la dette de la Grèce, qui flirte avec les 180% de son Produit intérieur brut (PIB). C'est néanmoins la première fois que l'effort requis est précisément chiffré :

"Pour s'assurer que la dette est soutenable avec une forte probabilité (...), de nouveaux financements européens seront nécessaires dans les prochaines années", écrit le FMI, l'un des trois créanciers de la Grèce avec l'Union européenne et la Banque centrale européenne.

Le FMI met l'aggravation "substantielle" des besoins de financement grecs sur le compte de changements politiques "plus tôt cette année", en référence à l'arrivée au pouvoir à Athènes du parti anti-austérité Syriza avec lequel les Européens ont rompu les négociations.

Mais les chiffres avancés par l'institution financière pourraient être encore plus alarmistes : le FMI précise que les derniers soubresauts du pays (fermeture des banques, contrôle des capitaux, défaut vis-à-vis du FMI) ne sont pas pris en compte. Le rapport écrit que ces derniers événements auraient un important "impact négatif".

(Avec AFP et Reuters)