L'Italie va provisionner 17 milliards d'euros pour la restructuration bancaire

Par latribune.fr  |   |  487  mots
"Les dépôts [des épargnants] resteront pleinement protégés", a assuré la Commission européenne, pour laquelle il ne s'agit nullement d'un sauvetage, mais d'une "aide d'Etat servant à atténuer les effets d'une sortie du marché d'une banque".
Le gouvernement italien a entamé dimanche la procédure de liquidation de de Banca Popolare di Vicenza et de Veneto Banca. Leurs actifs vont être scindés entre actifs sains et créances douteuses, a déclaré le ministre italien de l'Economie. L'offre d'Intesa Sanpaolo, la première banque de détail du pays, pour les actifs sains, a été considérée comme la meilleure. L'Etat italien versera 5,2 milliards d'euros à Intesa et lui apportera jusqu'à 12 milliards d'euros de garanties.

Rome a entamé dimanche la procédure de liquidation des banques vénétiennes Banca Popolare di Vicenza et de Veneto Banca dans le cadre d'un montage qui prévoit le transfert des actifs sains des établissements à Intesa Sanpaolo et qui pourrait coûter jusqu'à 17 milliards d'euros à l'Etat. La Commission européenne a annoncé dimanche soir qu'elle autorisait l'aide de l'Etat italien "pour faciliter la liquidation" de deux banques régionales en difficultés.

L'Etat italien versera 5,2 milliards d'euros à Intesa et lui apportera jusqu'à 12 milliards d'euros de garanties. Intesa San Paolo a précisé que l'opération, qui inclut un certain nombre d'autres établissements comme Banca Apulia et Banca Nuova ainsi des banques en Moldavie, en Croatie et en Albanie, n'impacterait ni son ratio de fonds propres Tier 1, ni sa politique du dividende. Elle a ajouté qu'elle pourrait également déboucher sur la fermeture d'environ 600 agences et sur le départ volontaire de quelque 3.900 salariés.

La banque, la mieux capitalisée de la péninsule, a ajouté qu'elle reprenait pour environ quatre milliards de prêts à haut risque qu'elle pourra toutefois rétrocéder d'ici fin 2020 s'ils se transformaient en prêts non performants. Elle a également a fait savoir que le contrat d'acquisition des deux établissements serait déclaré nul si le décret d'urgence adopté pour la liquidation des deux banques vénètes ne prenait pas force de loi ou s'il était modifié de telle manière que l'opération devienne pour elle plus coûteuse.

Pas un sauvetage pour la Commission européenne

"Les dépôts [des épargnants] resteront pleinement protégés", a assuré la Commission européenne, pour laquelle il ne s'agit nullement d'un sauvetage, mais d'une "aide d'Etat servant à atténuer les effets d'une sortie du marché d'une banque".

Banca Popolare di Vicenza et Veneto Banca "seront liquidées d'une manière ordonnée et sortiront du marché, tandis que les activités transférées seront restructurées et réduites de façon significatives par Intesa", a ajouté la Commission, qui est la gardienne de la concurrence en Europe.

"L'Italie considère que cette aide d'Etat est nécessaire pour éviter des troubles économiques dans la région de Vénétie résultant de la liquidation" des deux établissements, "qui sortent du marché après une longue période de graves difficultés financières", a expliqué la commissaire chargée de la Concurrence, Margrethe Vestager, dans le communiqué.

Alors que le système bancaire italien a suscité de vives inquiétudes l'an passé en raison de l'importance dans son portefeuille des créances douteuses mais aussi de son éclatement - la péninsule compte près de 700 établissements -,  Margrethe Vestager, y voit un autre avantage à l'intervention de l'Etat italien : "Ces mesures vont retirer pour 18 milliards d'euros des prêts non performants du secteur bancaire italien et contribuer à sa consolidation."

(avec AFP et Reuters)