Le président de Catalogne prêt à négocier un référendum légal

Par Nabil Bourassi  |   |  457  mots
Carles Puigdemont a déclaré qu'il était prêt à discuter avec le gouvernement fédéral d'organiser un référendum légal sur l'indépendance de la Catalogne. Mariano Rajoy, Premier ministre espagnol, a fait appel aux forces de l'ordre pour empêcher la tenue du référendum décidé unilatéralement par le gouvernement catalan et qui se déroule ce week end. "Nous ne renoncerons pas à nos droits" a répondu Carles Puigdemont.

Le président séparatiste catalan Carles Puigdemont a demandé samedi une médiation dans le conflit qui l'oppose à Madrid, à la veille du référendum d'autodétermination dans sa région, interdit par le gouvernement central.

"Nous devons exprimer une volonté claire de disposer d'une médiation quel que soit le scénario, que le oui l'emporte ou le non", a-t-il déclaré à l'AFP.

Sans adresser son message à une institution en particulier, il évoque spécialement l'Union européenne.

"Celui qui acceptera de se charger de cette médiation sait qu'il pourra compter sur la volonté de la partie catalane d'y participer et de dialoguer... et à partir de ce moment là une attitude active de suivi et d'intérêt de la part de l'Union européenne serait logique", a-t-il ajouté.

Dimanche, "ce qui n'arrivera pas, c'est que nous rentrerons chez nous et renoncerons à nos droits... Le gouvernement a tout prévu pour que tout se déroule de manière normale", a aussi déclaré Carles Puigdemont à moins de 24 heures du référendum interdit sur l'indépendance, en demandant aux Catalans d'éviter toute violence.

Négocier un référendum légal

Dans un entretien de 45 minutes accordé à l'AFP à la mi-journée, Carles Puigdemont se dit toujours disposé à renoncer à ce scrutin interdit par la Cour constitutionnelle, si le gouvernement du conservateur Mariano Rajoy accepte d'ouvrir des discussions qui permettent la tenue à terme d'un référendum légal.

"Si l'Etat espagnol dit +mettons-nous d'accord sur un référendum+... nous arrêtons ceci. Oui évidemment, c'est la voie que tous les Catalans souhaitent", a déclaré Carles Puidgemont, qui a assuré que tout était prêt pour le référendum que Madrid veut interdire à tout prix.

"Je tente de ne pas me laisser dominer par les émotions, même si nous en avons tous. Mais basiquement en ces moments, je sens que j'ai une grande responsabilité à assumer. C'est un moment grave".

L'Espagne, déjà exposée, dans le nord, à l'indépendantisme d'une partie de la société basque, vit depuis le début du mois de septembre sa pire crise politique depuis presque 40 ans, selon l'avis de tous ses dirigeants: le 6 septembre, le Parlement catalan a adopté une loi pour organiser ce référendum malgré son interdiction, arguant du fait que les indépendantistes le réclament depuis 2012.

Une majorité d'habitants de cette région du nord-est, représentant presque 20% du PIB, souhaitent un référendum légal même s'il sont divisés sur l'indépendance.

Le gouvernement central du conservateur Mariano Rajoy et la justice sont décidés à interdire la consultation de dimanche, quitte à faire bloquer l'accès aux bureaux de vote par les forces de l'ordre.