Migrants : Bruxelles propose une aide humanitaire de 700 millions d'euros

Par latribune.fr  |   |  580  mots
En Grèce, les réfugiés s'entassent à la frontière avec la Macédoine, désormais fermée. Ici, le 1er mars près du village de Idomeni.
La Commission européenne a présenté, mercredi 2 mars, un programme d'aide de 700 millions d'euros sur trois ans, dont 300 millions d'euros en 2016, pour aider les Etats membres face à la crise migratoire. La Grèce réclame, quant à elle, 480 millions d'euros.

Alors que la Grèce est asphyxiée par l'arrivée massive de migrants - à maintes reprises, Athènes a exhorté Bruxelles à réagir -, la Commission européenne a annoncé l'octroi de 700 millions d'euros, sur trois ans. Cette nouvelle enveloppe budgétaire doit permettre aux pays récipiendaires de faire face à leurs besoins humanitaires.

En présentant cet instrument budgétaire inédit, le commissaire européen chargé de l'Aide humanitaire, Christos Stylianides, a déclaré:

"La proposition d'aujourd'hui rendra 700 millions d'euros disponibles pour fournir de l'aide là où elle est le plus nécessaire."

300 millions d'euros dès 2016

A l'intérieur de cette enveloppe, 300 millions d'euros sont proposés pour l'année 2016 et 200 millions par an pour les deux années suivantes, a précisé le commissaire européen à la coopération internationale, à l'aide humanitaire et à la réaction aux crises.

Le chypriote Christos Stylianides a appelé les Etats membres et le Parlement européen, autorités budgétaires au sein de l'UE, à soutenir "rapidement" cette proposition:

"Il ne faut pas perdre de temps dans le déploiement de tous les moyens possibles pour éviter des souffrances humanitaires à l'intérieur de nos propres frontières."

Un fonds d'aide ad hoc, dans un premier temps

L'UE ne dispose pas actuellement d'un outil budgétaire lui permettant de répondre dans l'urgence à des besoins humanitaires dans un Etat membre, comme elle peut le faire en faveur de pays tiers.

C'est précisément ce vide que vise à combler "l'instrument d'assistance d'urgence" exposé mercredi par l'exécutif européen, dont la proposition écrite ne détaille pas le nom des pays qui en seraient les bénéficiaires. Il est toutefois évident que la Grèce sera la première concernée. 20.000 migrants sont coincés à Athènes, dans les îles de la mer Égée et à la frontière avec la Macédoine.

S'il est adopté, le nouvel outil budgétaire lancé par la Commission sera dans un premier temps consacré aux Etats membres en première ligne face à la crise migratoire. Mais une fois créé, il pourra également être mobilisé pour toute situation de crise provoquant des besoins humanitaires urgents au sein de l'UE. La Commission a précisé que les fonds mobilisés ne seront pas détournés des programmes d'aide existants pour des pays hors de l'Union. L'UE "reste engagée" dans l'aide humanitaire qu'elle souhaite apporter "dans le monde entier".

La Grèce réclame 480 millions d'euros

Mardi, Athènes a soumis à l'Union européenne un "plan d'urgence" pour l'aider à organiser l'accueil de 100.000 réfugiés, estimant à 480 millions d'euros ses besoins financiers alors que plus de 20.000 migrants sont bloqués sur son territoire.

"Nous ne sommes pas en mesure de faire face à l'ensemble des réfugiés qui arrivent" a reconnu mardi Olga Gerovassili, porte-parole du gouvernement grec, en précisant qu'Athènes avait "soumis un plan d'urgence à la Commission européenne pour l'accueil de 100.000 réfugiés".

Mercredi dernier, le Premier ministre grec Alexis Tsipras a, quant à lui, posé un ultimatum à ses homologues européens pour une gestion équilibrée de cette crise :

« Il faut le plus large consensus politique sur cette question. Nous n'allons pas accepter que notre pays se transforme en un entrepôt d'êtres humains ».

Le 7 mars, l'Union européenne et la Turquie doivent se retrouver à Bruxelles pour un nouveau sommet extraordinaire consacré à la crise.

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