Nucléaire : le russe Rosatom construit deux réacteurs en Hongrie

Par latribune.fr  |   |  376  mots
Le site nucléaire de Paks en Hongrie. (Crédits : Reuters)
L'unique centrale nucléaire hongroise va se doter de deux nouveaux réacteurs qui seront construits par l'entreprise russe Rosatom. Le chantier de 12,5 milliards de dollars, que finance Moscou par un prêt, doit commencer dans les prochaines semaines et devrait aboutir à la fin de la décennie. Une illustration supplémentaire que Budapest refuse de rompre ses relations avec la Russie, qui lui fournir du nucléaire civil, du gaz et du pétrole comme avant la guerre en Ukraine.

A la différence de nombre des ses partenaires européens, la Hongrie est loin d'avoir tranché ses liens économiques avec la Russie. Le gouvernement hongrois a officialisé vendredi le démarrage « dans les prochaines semaines » de la construction de deux nouveaux réacteurs nucléaires. Le géant nucléaire russe Rosatom est partie prenante du chantier. L'annonce a été faite suite au feu vert de l'Autorité de régulation nationale hongroise avec de nombreux retards.

Initialement, l'accord avec Rosatom avait été signé en janvier 2014 pour la construction de ces deux nouveaux réacteurs sur l'unique site nucléaire hongrois à une heure de Budapest. Les installations de Paks sont actuellement dotées de quatre réacteurs qui fournissent environ la moitié de l'électricité du pays.

12,5 milliards d'euros dont 80% financé... par la Russie

Ce projet pharaonique à l'échelle de la Hongrie coûte 12,5 milliards d'euros dont 10 milliards d'euros financé par un prêt... de la Russie à la Hongrie, qui verse directement les 2,5 milliards d'euros restants.

« C'est un grand pas, un jalon important »,  s'est réjoui le ministre des Affaires étrangères Peter Szijjarto dans une vidéo publiée sur son compte Facebook. « Nous pouvons maintenant passer de la phase initiale à la phase de construction. Vous le verrez dans les prochaines semaines sur le site de Paks », en évoquant le scénario « réaliste » d'une mise en marche du site d'ici 2030.

« De cette manière, nous pouvons assurer la sécurité de l'approvisionnement énergétique de la Hongrie à long terme et protéger le peuple hongrois des fluctuations extrêmes des prix de l'énergie », a évoqué M. Szijjarto.

Budapest et Moscou toujours proches, malgré l'ire de Bruxelles

Ce contrat scellé avec Rosatom, entreprise russe stratégique très proches du Kremlin, met en lumière la proximité entre le Premier ministre Viktor Orban et le président russe Vladimir Poutine. Ces relations s'avèrent être aussi économiques puisque, malgré la guerre en Ukraine et les sanctions européennes, Budapest refuse de rompre avec Moscou. La Russie continue de lui fournir ses technologies nucléaires civiles mais aussi du gaz et du pétrole en contradiction totale avec la politique de sanctions et de rupture avec la Russie prônée par l'Union européenne.