Guerre en Ukraine : TotalEnergies et Novatek démentent que leur gaz alimente des avions de combat russes

Selon Novatek, le partenaire russe de TotalEnergies, le carburant, dérivé des condensats de gaz, n'a pas les certificats nécessaires pour être vendu sur le marché russe. Il serait donc exclusivement exporté hors de Russie. Le groupe pétrolier français menace de mener une action en justice si la « polémique qui atteint à la réputation de l’entreprise », et qu’il juge « sans fondement », ne prend pas fin.
Juliette Raynal
(Crédits : STEPHANE MAHE)

TotalEnergies dément, de nouveau, fournir du kérozène aux avions de guerre russes. Dans un communiqué, publié ce vendredi 26 août, la major pétrolière indique que Novatek, l'entreprise avec laquelle il détient l'exploitation du gisement de gaz russe de Termokarstovoïe, dans le nord de la Sibérie, l'avait informé que le kérosène dérivé des condensats de gaz issus de ce champ « est exclusivement exporté hors de Russie ».

Selon les éléments de réponse apportés par Novatek, le « jet fuel (carburant, ndlr) n'a pas les certificats nécessaires pour être vendu sur le marché russe », précise encore le communiqué.

« En conséquence, il est clair que les allégations de certains médias et les appels à enquêter sur les activités de TotalEnergies dans nos sociétés conjointes n'ont absolument aucune base factuelle », conclut Novatek.

« Un sujet extrêmement sérieux », selon Clément Beaune

L'entreprise russe fait notamment référence aux récentes déclarations de Clément Beaune. Hier, le ministre français délégué aux Transports a, en effet, appelé à « faire la lumière » sur les accusations contre TotalEnergies, assurant qu'il s'agissait d'un « sujet extrêmement sérieux ».

De son côté, le groupe français réaffirme, que « non, TotalEnergies ne produit pas de kérosène pour l'armée russe ».

Le groupe pétrolier français dément ainsi, une nouvelle fois, les informations parues dans Le Monde d'après des données collectées par l'ONG Global Witness, selon lesquelles du condensat de gaz, coproduit par lui en Sibérie, aboutit in fine sur des bases de l'armée russe engagée en Ukraine.

Selon les documents que s'est procurés l'ONG, le champ gazier russe de Termokarstovoïe exploité par l'entreprise Terneftegaz, codétenue par le groupe français à 49% avec le russe Novatek (51%), a fourni du condensat de gaz (un hydrocarbure sous forme liquide) à une raffinerie proche d'Omsk en Russie. Celle-ci en a fait du carburant, lequel aurait ensuite été expédié pour alimenter les avions russes au moins jusqu'en juillet.

Ces conclusions se basent, notamment, sur des données de la base Refinitiv, détenue par la Bourse de Londres, qui permettent de retracer la chaîne d'approvisionnement, appuyées par des images satellite. Les expéditions de Terneftegaz auraient ainsi représenté plus de 8% de la matière première réceptionnée à Omsk en Russie depuis l'invasion de l'Ukraine.

Menace d'une action en justice

La major pétro-gazière, dirigée par Patrick Pouyanné, précise par ailleurs qu'elle mènera « toute action juridique » pour mettre fin à la polémique « qui atteint à la réputation de l'entreprise », et qu'elle juge « sans fondement », « si cela s'avérait encore nécessaire ».

Le groupe français est la seule grande major du secteur à avoir maintenu ses activités en Russie, concentrées essentiellement autour du gaz liquéfié venu de Yamal LNG, après l'invasion de l'Ukraine, le 24 février dernier. Shell, BP, Exxon, Equinor ou encore ENI ont, pour leur part, annoncé dès mars leur intention de renoncer à leurs actifs russes.  En 2021, TotalEnergies réalisait en Russie 31,5 % de sa production de gaz, laquelle représentait 11 % de son résultat.

Lire aussiPourquoi TotalEnergies ne veut pas quitter la Russie, contrairement aux autres pétroliers occidentaux

Novatek est une entreprise « privée indépendante », a précisé TotalEnergies, qui détient 19,4% de son capital. Toutefois, l'un de ses principaux actionnaires (23%) est Guennadi Timtchenko, un milliardaire russe très proche de Vladimir Poutine et visé par des sanctions européennes et britanniques après l'invasion de l'Ukraine.

(Avec AFP et Reuters)

Juliette Raynal

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Commentaires 4
à écrit le 27/08/2022 à 16:46
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On s’in fiche, Total est libre de continuer ses activités comme elle l’entend. Ras le bol de ce diktat pro ukrainienne contre les entreprises françaises !

à écrit le 26/08/2022 à 18:33
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Ils ont raison de se défendre face aux fachos d'ultra gauche qui oublient toujours de balayer devant leur porte et un gvt qui cherche à détourner l'attention vu le merdier qui vient....après l'hypocrisie peut aller à son comble, de toute façon le pé...

à écrit le 26/08/2022 à 16:18
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Bonjour, Encore unevattaqyz contre les intérêts de tatal sans fondements... Cae du kérosène pour avion sa vas dans beaucoup de chose , avion civile , avion militaire voir char d'assaut... Tous cela est avant tout de la manipulation organisée par ...

à écrit le 26/08/2022 à 12:34
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Les médias atlantistes cherchent des fake news pour salir les entreprises françaises , mais les entreprises allemandes et espagnoles en particulier Siemens ont le droit de continuer à travailler pour la Russie mais personne ne dit rien

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