Un secrétaire d'Etat de Tsipras démissionne 12 heures après avoir été nommé

Par latribune.fr  |   |  406  mots
Le membre de la droite souverainiste âgé de 49 ans a indiqué dans un communiqué vouloir ainsi permettre "le bon fonctionnement du nouveau gouvernement" de coalition, au nom de "l'intérêt du pays".
Dimitris Kammenos, membre des grecs indépendants, a quitté son poste de secrétaire d'Etat aux infrastructures, mercredi, alors qu'Alexis Tsipras venait de former son nouveau gouvernement. Des propos du membre de la droite souverainiste, jugés antisémites, conspirationnistes et homophobes ont refait surface et déclenché une vive polémique en Grèce.

A peine nommé et déjà démissionnaire. Dimitris Kammenos, membre des Grecs indépendants (Anel), parti avec lequel le Syriza d'AlexisTsipras a formé un gouvernement de coalition, a annoncé sa démission dans la nuit, seulement 12 heures après sa nomination au poste de secrétaire d'État aux Infrastructures.

Le membre de la droite souverainiste âgé de 49 ans a indiqué dans un communiqué vouloir ainsi permettre "le bon fonctionnement du nouveau gouvernement" de coalition, au nom de "l'intérêt du pays". Alexis Tsipras avait demandé implicitement sa démission mercredi auprès du dirigeant de l'Anel, Panos Kammenos, homonyme de Dimitris Kammenos.

Des propos insultants répétés

Les propos tenus par Dimitris Kammenos par le passé ont eu raison de celui-ci :

  • En plein bras de fer entre Athènes et Bruxelles, en juin, il avait comparé le plan d'aide à la Grèce, alors suggéré par les créanciers européens, au camp de concentration d'Auschwitz. Il avait mis sur sa page Facebook une photo montrant l'entrée du camp surmontée de la lugubrement célèbre mention "Arbeit macht Frei" ("Le travail, c'est la liberté") en remplaçant celle-ci par "Nous restons en Europe". En réponse aux protestations du Conseil israélite de Grèce, il s'était excusé, tout en jugeant que si "la comparaison n'était peut-être pas très heureuse", il y avait "un véritable holocauste économique" en Grèce.
  • Un ancien député de gauche, Petros Tatsopoulos, a aussi retweeté mercredi un message de 2013, dans lequel Dimitris Kammenos relayait la thèse d'un complot derrière les attaques du 11 septembre.
  • Selon l'hebdomadaire To Vima, M. Kammenos avait aussi qualifié en juin la Gay Pride grecque de "pathétique".

Victime d'un hacker ?

Pour tenter de calmer la controverse qui a gonflé toute la journée, notamment sur les réseaux sociaux, Dimitris Kammenos avait rendu public mercredi un communiqué dénonçant "le racisme, l'homophobie et l'antisémitisme". Il s'était également défendu en affirmant que ses comptes sur les réseaux sociaux étaient gérés par des adjoints, et avaient souvent été piratés.

Il a indiqué en démissionnant qu'il allait porter plainte contre ces présumés hackers.

(Avec AFP)