Zone euro : l'inflation déçoit

Par latribune.fr  |   |  376  mots
La Banque centrale européenne (BCE) se fixe comme objectif une inflation annuelle inférieure à mais proche de 2%.
En septembre, l'inflation en zone euro reste stable par rapport au mois précédent à 1,5% sur un an. Ce manque de dynamisme des prix conforte la BCE dans sa décision de maintenir des taux bas.

La hausse des prix à la consommation dans la zone euro a été moins prononcée que prévu en septembre, selon la première estimation publiée vendredi par Eurostat, l'institut de la statistique de l'Union européenne.

L'inflation dans les 19 pays partageant la monnaie unique a été de 1,5% sur un an, comme en août. Les économistes interrogés par Reuters avaient anticipé en moyenne une progression de 1,6%. Pour mémoire, la Banque centrale européenne (BCE) se fixe comme objectif une inflation annuelle inférieure à mais proche de 2%.

L'inflation dite de base, qui ne tient pas compte des prix, considérés comme volatils, de l'énergie et des produits alimentaires frais, s'est établie comme en août à 1,3% alors que le consensus la donnait à 1,2%.

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Pas de hausse de taux sans "un ajustement durable de l'inflation"

Cette faiblesse continue de l'inflation encourage Francfort à poursuivre sa politique de taux bas. Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, également membre du Conseil des gouverneurs de la BCE, a estimé jeudi qu'un relèvement des taux ne devait pas être envisagé avant d'avoir observé "un ajustement durable de l'inflation".

Il n'y a "pas de doute sur la direction : la reprise et les créations d'emplois se traduiront par plus de salaires et, in fine, plus d'inflation", a précisé le gouverneur de la Banque de France.

La seule question qui demeure selon lui concerne "le rythme de cet ajustement". Pour cette raison, "nous sommes donc à la fois confiants dans l'efficacité de notre politique monétaire, et prêts à être patients sur la durée de celle-ci".

En outre, la BCE se prépare à dévoiler en octobre le calendrier de sortie de son programme d'achat de dettes, dit d'assouplissement quantitatif (quantitative easing ou QE en anglais). François Villeroy de Galhau a plaidé jeudi pour une réduction "pragmatique" du rythme de ces achats, actuellement fixé à 60 milliards d'euros d'obligations par mois. Il a estimé que la BCE pouvait maintenir une orientation "significativement accommodante" de sa politique monétaire même en réduisant ses flux d'achats nets mensuels.

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(Avec Reuters)